Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a annoncé, hier à Alger, la réouverture, dans quelques semaines, du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. Le groupe public algérien Imetal et le groupe sidérurgique international ArcelorMittal ont signé dimanche, hier à Alger, l'accord final portant sur le transfert total à Imetal des parts sociales des sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT). Ainsi, le groupe «Industries métallurgiques et sidérurgiques» (Imetal) détient désormais la totalité du capital de ces trois entreprises, détenu auparavant par ArcelorMittal à hauteur de 49% pour AMA et AMT, et de 70% pour Ampta. «Aujourd'hui, nous avons réglé définitivement l'engagement que nous avons signé le 5 octobre 2015 qui porte sur la récupération du capital détenu par ArcelorMittal au profit du complexe d'El- Hadjar, de l'exploitation du minerai de fer de Tébessa ainsi que de la tuberie sans soudures», a déclaré le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb à l'issue de la signature. Ces trois entreprises avec l'entreprise des pipes seront totalement nationales, et de facto le capital. Ceci va donner une autonomie à El-Hadjar ce qui lui permettra de réaliser son plan de développement, pour avoir à l'horizon de 2019 une production de 2.2 millions de tonnes par an, pour rejoindre les objectifs tracés par le gouvernement qui sont entre 12 et 13 millions de tonnes de production d'acier à l'horizon 2020. «Ces entreprises sont aujourd'hui totalement nationales», a-t-il relevé. A cet effet, le ministre a expliqué que « cette industrie a une position centrale dans la stratégie du gouvernement notamment par les produits qui seront faits par l'usine d'Annaba, c'est-à-dire les produits plats et qui compenseront le manque qui existe dans cette industrie». Par ailleurs, il a souligné que son département «prévoit à l'horizon 2019-2020 atteindre une production entre 12 et 13 millions de tonnes avec ce qu'on est en train de projeter sur Bellara à 4 millions de tonnes, Tosyali qui finira à 3 millions de tonnes et l'ETRHB qui sera à 1 million et demi de tonnes dont 1 million de produits plats et 450 000 en tubes et El-Hadjar avec 1 million de tonnes en première phase et 2 millions par la suite». En ce qui concerne les prévisions à l'horizon 2025, le ministre a confirmé que ces quantités vont doubler, c'est pour cette raison que la production «dès 2020, sera déjà en excédent». Les raisons d'un retard En ce qui concerne la mise en marche du complexe d'El-Hadjar, le ministre a précisé que dans les semaines qui viennent, sans donner une date exacte, «nous allons lancer des essais à froid, ensuite nous rentrerons dans des essais à chaud». A cet effet, il a annoncé que «dans six ou huit semaines, le complexe d'El-Hadjar sera opérationnel». En outre, le ministre a confié que les prévisions données au départ n'ont pas été respectées pour la seule raison qu'au fur et à mesure qu'«on avançait dans les travaux de rénovation, nous avons constaté des dégâts cachés, tels que les fissures dans le haut fourneau, ce qui n'était pas ce qu'on attendait». Pour cette raison, M. Bouchouareb a précisé qu'au lieu de «précipiter l'entrée en production, nous voulions partir sur de bases solides pour faire un travail parfait pour pouvoir engager le complexe sur une voie modernisée et sans aucun problème à l'avenir». Interrogé sur le conseil qu'il pourrait donner aux travailleurs du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, le ministre a précisé qu'ils «sont conscients de l'importance de ce projet pour le gouvernement et l'économie nationale». Dans ce sens, il a estimé que ce complexe «n'est pas le seul qui occupe la scène économique, il y a Bellara avec les partenaires qataris, ETRHB, Tosyali et d'autres investisseurs. Le monopole n'est pas pour El-Hadjar». Par ailleurs, il a rappelé que tout est prêt pour un nouveau départ pour ce complexe dans de bonnes conditions. A l'occasion de la signature de l'accord, le ministre a salué «l'esprit positif qui a animé les deux partenaires depuis l'annonce de cet accord. Il s'est dit, notamment «satisfait de sa finalisation avec le groupe public Imetal avec qui nous entretenons d'excellents rapports de collaboration».