Parler du danger que représente le vieux bâti en plein centre-ville à Ghazaouet revient à commettre une lapalissade tellement la chose est devenue évidente. Il suffit de faire un petit tour au centre-ville pour constater que des immeubles tiennent encore par on ne sait quel miracle. Mais jusqu'à quand ces bâtisses vétustes résisteront-elles encore aux effets conjugués de la pluie, du vent et du soleil ? Excepté quelques maisons qui ont été rénovées par leur propriétaires, un grand nombre d'immeubles dont la construction remonte à l'ère coloniale, sont devenus une menace en raison de leur dégradation très avancée. Le danger vient surtout des habitations fortement dégradées et non habitées. Leur délabrement est endémique à cause surtout des négligences en matière d'entretien et de maintenance. Les infiltrations des eaux par les plafonds et les murs lézardés alourdissent les dalles et des débris de béton s'en détachent et finissent sur le trottoir, avertissant ainsi le passant d'un réel et permanent danger. Ces constructions «à risque», puisque n'ayant jamais fait l'objet d'une opération de réhabilitation, peuvent s'écrouler à tout moment. L'opération diagnostic des vieux bâtis, enclenchée en 2009 suite à l'effondrement d'une bâtisse, a permis d'inventorier 80 habitations vétustes nécessitant rénovation. Malheureusement, cette opération est restée à l'état de simple affaire de recensement. Depuis, les immeubles se sont délabrés un peu plus et le danger est plus grand et plus menaçant. Cette menace omniprésente ne semble nullement inquiéter les autorités locales, qui continuent de ravauder ces vieilles et lugubres bâtisses pour en faire des locaux des services publics, comme c'est le cas de l'aménagement de locaux au sein de l'ancienne mairie pour les mettre à disposition des services de l'Office national de l'assainissement. Pourtant, cette imposante bâtisse, située en plein centre-ville et qui couvre une superficie de 1 000 m2 a, fait l'objet d'une expertise du CTC, qui a privilégié sa démolition. De grandes croix rouges pour marquer la décrépitude de cette bâtisse sont encore visibles sur les quatre façades. Le CTC avait privilégié la démolition, car la restauration coûterait très cher. De toutes façons, le bâtiment ne possède plus une grande valeur patrimoniale, puisque les travaux de rafistolage occasionnels effectués çà et là, au fil des ans, ont complètement détruit le cachet historique de la bâtisse. En effet, cette bâtisse qui abritait l'Hôtel de Ville, une école primaire, le Palais de justice, les services des impôts et des appartements est aujourd'hui en ruine.