Le Directeur technique national (DTN) d'athlétisme, Ahmed Boubrit, chef d'équipe de la section d'athlétisme à Rio de Janeiro, a animé, jeudi soir, un point de presse au niveau du Centre de conférence du village olympique. D'emblée, le sujet phare qui intéressait les médias algériens présents avait trait à la décision de Taoufik Makhloufi, champion olympique en titre sur 1500 m, de s'engager dans deux épreuves (800 m et 1500 m) : «La décision revient à l'entraîneur et à son athlète. En tant que DTN, je ne peux les influencer. Personnellement, je trouve que c'est tout à fait normal que l'athlète soit engagé dans les deux épreuves. Makhloufi a établi de bonnes performances sur 800 et 1500m cette saison, donc il a une chance de figurer sur le podium des deux épreuves. Et avec les dates arrêtées pour les deux compétitions, l'athlète a tout de même assez de temps pour récupérer. C'est d'ailleurs la raison qui l'a poussé à faire ce double choix.» Et d'ajouter : «S'il est sur le podium sur le 800 m, il abordera le 1500m dans les meilleures conditions, et s'il rate le podium sur le 800, il se rattrapera sur le 1500. C'est cela un peu la stratégie adoptée», explique le responsables technique au sein de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA), tout en assurant qu'il approuve cette stratégie. «Oui, c'est un choix que j'approuve. Même si je suis le DTN, la décision revient à l'entraîneur et à l'athlète, car ce sont eux qui se sont préparés toute cette saison pour ces JO.» «Il peut décrocher deux podiums» Le choix de Makhloufi de concourir dans les deux épreuves semble stratégique dans la mesure où l'athlète voudrait assurer au moins un podium sur les deux distances. C'est du moins l'analyse du DTN qui dira à propos des chances de médaille du natif de Souk Ahras : «Tout dépendra de la préparation qu'il a faite. Il est tout de même 7e mondial sur le 800m et 4e mondial sur le 1500 cette année. Donc, il a toutes les chances d'atteindre le podium dans les deux épreuves. Maintenant, c'est un athlète de haut niveau, et en compagnie de son entraîneur ils doivent gérer la récupération entre les deux épreuves. Du moment que le choix a été fait, normalement ils ont tout calculé. Il a une chance de monter au moins sur un podium, et peut-être même deux.» Le champion Olympique assure qu'il est prêt Avec des résultats en dents de scie depuis son titre olympique (Londres 2012) et ses défections dans plusieurs meetings majeurs, tout le monde appréhendait les débuts de Makhloufi et son état de forme. A ce propos, Boubrit assure que l'athlète est en forme, du moins c'est ce qu'il lui aurait confié : «Makhloufi justifie son choix par la bonne préparation qu'il estime avoir fait cette saison, contrairement à l'année dernière. Il se dit prêt aussi bien sur le plan physique que mental.» «Difficile pour Bourrada de décrocher le podium» Après Makhloufi, c'était au tour de l'autre espoir de médaille algérienne, Larbi Bourrada (décathlon) d'être le sujet de préoccupation des médias algériens. Et là, Boubrit tempèrera les ardeurs des uns et des autres en annonçant que les chances de médaille du décathlonien sont quasi inexistantes : «Ce sera difficile pour Bourrada de décrocher le podium. Il n'a participé à aucun décathlon cette saison. De ce fait, nous ne connaissons pas réellement sa véritable valeur cette saison. Mais j'estime qu'il a une chance de terminer parmi les 6 premiers dans ces JO.» «Les objectifs diffèrent» Pour ce qui est des 13 autres athlètes engagés dans ces JO dans plusieurs épreuves (marathon, 3000m steeple, 1500m, 800m, 400m haies), Boubrit précise : «Pour les objectifs, ils diffèrent d'un athlète à un autre. Il y a ceux qui participent pour la première fois avec l'intention de gagner en expérience et en formation, à l'image de Messaoudi Ali (3000m steeple) et les jeunes Lahoulou (400m haies) et Salim Keddar (1500m). Ils ont des chances d'aller au-delà du premier tour, mais dans quatre ans ils seront bien présents aux JO-2020 (Tokyo), notamment Lahoulou, dont la dernière expérience au Mondiaux de Pékin pourrait lui permettre d'aller en demi-finales. Pour les autres, je dirais qu'ils sont là juste pour la participation. En résumé, il y a trois niveaux d'athlètes algériens dans ces JO. Ceux qui jouent le podium, ceux qui visent à passer le cap du premier tour, et enfin le reste des athlètes», conclut le conférencier.