Après quatre éditions de disette, l'athlétisme algérien espère renouer avec la consécration mondiale à l'occasion des championnats du monde prévus du 22 au 30 août à Pékin (Chine), en comptant sur son chef de file, le champion olympique sur 1500 m aux jeux de Londres 2012, Taoufik Makhloufi. Depuis 2005 à Helsinki (Finlande) et jusqu'à l'édition 2013 de Moscou (Russie), le palmarès de l'athlétisme algérien qui a obtenu 9 médailles (6 en or et 3 en bronze) lors de ses précédentes participations aux différents championnats du monde, est resté vierge. Pour le rendez-vous de Pékin, l'espoir de médaille de l'Algérie qui sera représentée par 14 athlètes, repose sur Makhloufi qui compte redoré le blason de l'athlétisme national, absent des podiums lors des quatre dernières éditions. En effet, Makhloufi prendra part aux championnats du monde avec l'objectif d'arracher une place sur le podium, comme l'a-t-il indiqué dimanche à Alger. "Après concertation avec mon équipe, nous avons décidé de courir seulement le 1500 m aux Mondiaux de Pékin, avec l'objectif de décrocher une place sur le podium ", a déclaré Makhloufi lors d'un point de presse. Auteur de la deuxième meilleure performance mondiale de l'année et de son meilleur temps personnel sur 1500 m au meeting de Monaco en juillet dernier, avec un chrono de 3:28.75, Makhloufi s'est montré confiant sur ses chances de médaille à Pékin face aux meilleurs coureurs du monde sur cette distance. Pour les autres athlètes, les prévisions sont à la limite de la moyenne et il ne faut pas s'attendre à un coup d'éclat, puisque les représentants algériens ambitionnent, seulement d'"arracher deux ou trois places en finales". D'ailleurs, tous les athlètes ont tenu à reconnaître la dure tâche qui les attend à Pékin face aux meilleurs athlètes du monde. Larbi Bouraada qui est resté cette année loin de la compétition en raison d'une blessure à la jambe a indiqué, qu'il retrouvait petit à petit sa forme et que le dernier championnat national lui avait permis de jauger ses capacités. "Si je réédite mes résultats sur les épreuves auxquelles j'ai participé, je peux prétendre à une excellente prestation", a-t-il dit en reconnaissant la valeur de ses adversaires. Amina Bettiche a abondé dans le même sens en soulignant la force des Kényanes et autres Ethiopiennes sur le 3000 m steeple."Je ferai de mon mieux pour passer en finale. Après, tout est possible'', a-t-elle précisé. La force des Africains sur cette épreuve a été aussi relevée par les autres ''steeplers'' Hichem Bouchicha et Bilal Tabti dont le rêve est de passer en finale du 3000 m steeple, aux côtés des ténors. Le trio du 400 m haies, Abdelmalek Lahoulou, Saber Boukemouche et Miloud Rahmani, était beaucoup plus concentré et ne voulait pas trop s'exprimer. Pour sa part, Yacine Hathat, qualifié sur le 800 m et repêché par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) sur le 1500 m a indiqué avoir choisi cette dernière épreuve pour tenter d'aller en finale et avoir l'honneur de courir aux côtés du champion olympique Taoufik Makhloufi. En prévision des Mondiaux de Pékin, tous les qualifiés ont opté pour des regroupements en France à l'exception de la marathonienne Barkahoum Drici qui a choisi le complexe sportif d'Ifrane au Maroc, où elle a entamé son stage le 19 juillet. En France, c'est à Paris et Font-Romeu que les "mondialistes" ont élu domicile, à l'image de Taoufik Makhloufi qui se trouve avec son groupe sous la houlette du Français Philippe Dupont, tout comme Yacine Hathat, Bilal Tabti et Hichem Bouchicha qui s'entraînent sous la direction d'Abdelkrim Lamri. Le décathlonien Larbi Bouraada et la marathonienne Souad Aït Salem ont choisi Vincennes à Paris, non loin de Compiègne où s'est préparé Abdelmalek Lahoulou sur le 400 m haies. Enfin, Amina Bettiche, à la recherche de sa forme compétitive, était également à Paris dans un des centres sportifs de la capitale française. "La Direction technique nationale (DTN) a répondu favorablement aux demandes des entraîneurs des athlètes qualifiés aux Mondiaux-2015, concernant la préparation à l'étranger avant le rendez-vous de Pékin", selon le chargé des équipes nationales, Abdelkrim Sadou, précisant que "les staffs techniques des athlètes ont choisi eux-mêmes les lieux des stages". Le premier groupe, composé de huit (08) athlètes encadrés par des officiels et le chef de la délégation, Samir Moussaoui, membre du bureau fédéral, a quitté Alger jeudi dernier pour rejoindre la capitale chinoise. Le 2e groupe, composé d'un seul athlète, Salim Keddar, et d'officiels est parti le 16 août, suivi deux jours plus tard (le 18) par le 3e groupe avec Souad Aït Salem (marathon), Khaled Benmahdi (800 m) et Taoufik Makhloufi (1500 m). Le 20 août, Barkahoum Drici ralliera Pékin en compagnie d'un officiel. "Il faut prendre en compte le programme de nos athlètes qualifiés et de leur entrée en compétition. Pour cela, nous devons arriver au moins une semaine avant leurs grands débuts", avait expliqué le directeur technique national, Ahmed Boubrit, précisant qu'il "faut aussi penser au décalage horaire ainsi qu'aux conditions climatiques du pays d'accueil". Le président de la Fédération algérienne d'athlétisme, Amar Bouras, est du voyage à Pékin pour assister aux élections de l'IAAF pour lesquelles il est candidat au conseil. Liste des Algériens à Pékin : Abdelkrim Lahoulou, Miloud Rahmani et Saber Boukemouche (400 m haies), Khaled Benmahdi et Yacine Hathat (800 m), Abdelhamid Zerifi, Hicham Bouchicha et Billel Tabti (3000 m steeple), Larbi Bouraâda (décathlon), Taoufik Makhloufi et Salim Keddar (1500 m), Amina Bettiche (3000 m steeple), Souad Aït Salem et Barkahoum Drici (marathon).