Algérie Poste est en pleine mutation. L'opérateur s'est engagé dans un processus de modernisation et de développement qui lui permet d'augmenter la disponibilité des services de proximité. L'entreprise constate une baisse du volume du courrier chaque année. Pour y remédier, elle a décidé de diversifier ses services pour maintenir les emplois. Algérie Poste, qui table sur un meilleur acheminement du courrier à travers les différentes régions du pays, vient de relancer le service de transport par voie ferroviaire. Un contrat de prestation a été signé le 31 juillet dernier avec EPE-Rail Express, filiale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Ce service est opérationnel depuis le 1er août et concerne les liaisons régionales Alger-Chlef-Oran ainsi qu'Alger-Sétif-Constantine-Annaba en aller-retour. Il permettra ainsi d'améliorer l'acheminement du courrier en offrant plus d'avantages en termes de régularité des départs et de sécurité des envois, tout en augmentant les capacités d'emport. Le service Anwi est un nouveau produit qui sera lancé, qui vise à renforcer les missions des facteurs en leur ajoutant de nouvelles prestations relevant du domaine commercial. Il s'agit de l'encaissement de factures par PDA à domicile (Sonelgaz, Seaal, opérateurs de téléphonie fixe et mobile) et de la vente de recharges mobiles ainsi que de cartes 4G et Idoom ADSL d'Algérie Télécom. Ces prestations sont particulièrement adaptées aux besoins des clients, notamment les femmes au foyer, les personnes à mobilité réduite et personnes âgées. Signalons dans ce contexte qu'une enquête a été lancée par l'ARPT autour de la distribution du courrier. Il a été constaté différents problèmes : manque de facteurs et de moyens de transport, conditions de travail difficiles, tournées non révisées et mal organisées (nouvelles cités non intégrées dans le découpage postal). Il est à noter que les premiers responsables des bureaux de poste et des centres de distribution ont officiellement soulevé ces problèmes auprès de leur direction générale et ont réclamé les moyens humains et matériels nécessaires, ainsi que l'amélioration des conditions de travail. L'ARPT a effectué aussi une étude visant à mesurer le temps d'attente moyen des clients d'Algérie Poste au niveau de ses bureaux postaux, qui s'avère être de presque de 24 minutes (contre 23 minutes en 2014). Par ailleurs, l'étude a fait ressortir d'autres résultats caractérisant la situation des files d'attente : en moyenne, le nombre de guichets en service est de 69,29% (contre 74% en 2014) dans les bureaux de poste, le nombre moyen de personnes servies est de 2 clients par unité de temps (cinq minutes). La densité postale déclarée est d'un bureau pour 10 547 habitants, alors qu'elle était d'un bureau pour 10 489 habitants en 2014. La densité postale par guichet est estimée à un guichet pour 4827 habitants, contre 4783 habitants en 2014. Les normes de l'Union postale universelle (UPU) précisent qu'un bureau de poste doit offrir ses services à 3000 à 6000 habitants afin de garantir une meilleure qualité de service aux usagers. Pour maintenir la densité postale actuelle, soit un bureau pour 10 547 habitants, le nombre de bureaux de poste doit augmenter de la même manière que celui de la population (2,3% par an), soit 84 bureaux de plus en 2016. Pour atteindre les normes internationales (un bureau pour 6000 habitants), le nombre de bureaux doit tout simplement doubler.