A Illiltène, dans la daïra d'Iferhounène, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu au niveau du CEM et du lycée, faute de responsables pour assurer l'opération. Il n'y avait ni directeur, ni surveillant général, ni intendant dans l'établissement du moyen. Ce matin du 11 septembre 2004, seuls les professeurs, les adjoints de l'éducation et le personnel d'entretien et de bureau ont rejoint l'établissement, mais ceux-ci ont dû baisser les bras et déclarer forfait faute d'organisation. L'emploi du temps n'avait pas été établi. Les élèves, massés à l'extérieur devant le portail fermé, ont été refoulés par quelques parents d'élèves qui craignaient le pire. Les adolescents frustrés se sont mis à siffler en guise de protestation. Les quelques parents qui avaient accompagné leurs enfants trouvaient la conjoncture inadmissible : « Jamais nous n'avons pensé connaître une telle situation. C'est du mépris pur et simple. La démission de l'administration de l'académie de Tizi Ouzou s'affiche maintenant au grand jour. C'est sans équivoque et c'est intolérable ! » La colère montait parmi les élèves qui ne savaient pas où donner de la tête. Finalement, c'est la police communale qui est venue prendre possession des lieux, redoutant une émeute. L'établissement est resté verrouillé. Au lycée, juste à côté du CEM, c'est à peu de chose près la même situation. Seulement, on remplit le vide en opérant les inscriptions et en expédiant les formalités d'urgence. Si le proviseur de l'année dernière s'est bien présenté, il n'a pas été reconduit et n'a aucune affectation pour le moment. Il ne sait même pas s'il sera maintenu. Le surveillant général a été affecté ailleurs. L'établissement du secondaire souffre aussi d'un manque d'enseignants, l'effectif en grande partie vacataire ayant été fortement réduit.