La 10e édition du Festival national du théâtre de marionnettes (FCNM) marquera un tournant dans la démarche qui l'a caractérisée depuis sa fondation. C'est ce qu'a indiqué son nouveau commissaire, Bouchikhi Ali. Si certains changements ont été induits par la réduction drastique de la subvention qui lui était allouée, d'autres avaient été réfléchis dès la 8e édition et définitivement arrêtés lors de la 9e pour que la 10e soit celle de la maturité. La plus importante de ces décisions concerne le recentrage au plus près du festival sur son objectif premier, à savoir la promotion des arts de la marionnette, en faisant évoluer leur pratique afin de l'éloigner des spectacles d'animation qui passent abusivement pour être du théâtre de marionnettes. En effet, hormis la compétition autour d'un palmarès, le FCNM s'apparentait davantage à des journées théâtrales qu'à un festival au regard de la multiplicité des spectacles donnés à travers les 28 communes de la wilaya. De ce point de vue, les moments de rencontre entre festivaliers, de débats, d'échanges d'expériences et d'idées étaient minimes. Cela a réduit la portée des avancées réalisées par la pratique théâtrale à quelques troupes qui disposaient d'une longueur d'avance sur les autres. De la sorte, de concert avec les chefs de troupes, il a été retenu de programmer moins de spectacles mais plus d'occasions de rencontres entre professionnels et d'ateliers de formation. De la sorte, les représentations seront limitées à trois pôles que constituent les trois principales villes de la wilaya (Témouchent, Béni-Saf et Hammam Bou Hadjar), les seules à disposer de vraies salles de spectacles, où ces derniers peuvent être donnés à leur avantage. Cette orientation décidée en dehors de toute idée d'économie va permettre de limiter les dépenses, sachant que le montant de la subvention a été réduit de presque moitié, comparé au montant attribué lors de la 9e édition, soit 6 millions de dinars contre 10. A cet égard, il y a lieu de noter que le festival ne bénéficie pas localement de financement, le mécénat à son profit par les entreprises ne lui a jamais été accordé alors que la contribution des autorités locales, celle de la wilaya, n'a pas été maintenue après les premières éditions. Par ailleurs, le principe de faire payer les spectateurs a été retenu à condition que le ministère l'avalise. Néanmoins, le prix du billet sera modique, l'idée étant d'inculquer aux enfants un comportement de public de théâtre, loin de celui de la foule d'oisifs comme chez les adultes qui viennent parce que le spectacle est gratuit et qui font montre en salle d'une attitude irrespectueuse envers les artistes et dérangeante à l'endroit des autres spectateurs. Pour la question des économies, elle est dans la réduction de la durée du festival de 10 à 5 jours, soit du 22 au 26 septembre, les 21 et 27 seront ceux de l'arrivée et des départs. Par ailleurs, les montant et le nombre des prix ont été réduits de sept à cinq. Ceux qui restent sont les prix du meilleur spectacle (250 000 DA), la meilleure mise en scène (150 000 DA), le meilleur texte (150 000 DA), le meilleur manipulateur (100 000 DA) et le prix du jury (100 000 DA). Le festival va réaliser également des économies, le hasard ayant voulu que de nouvelles structures hôtelières ouvrent au niveau du chef-lieu de wilaya, ce qui réduira les dépenses au chapitre du transport puisque les festivaliers étaient logés hors de Témouchent. Pour l'heure, les préparatifs qui vont bon train, ont enregistré nombre de demandes de participation venant de tous les coins d'Algérie, le dernier délai pour postuler à la compétition a été fixé au 10 septembre. Une commission de sélection aura à statuer sur la liste des spectacles sélectionnés. Comme d'habitude, on s'attend à ce qu'il y ait peu d'élus, les spectacles devant être du niveau d'une compétition et répondre à des exigences de qualité en termes de création. A cet égard, cette question fait des mécontents parmi les troupes qui ne sont ni dans la performance artistique ni dans la qualité tout court. C'est d'ailleurs pour leur permettre d'atteindre le niveau requis que de chacune des troupes recalées, un membre est invité à être du festival pour s'informer et se former.