Incarcéré par les autorités d'occupation israéliennes depuis le 23 avril, dans le cadre de la détention administrative, le journaliste palestinien Omar Nazzal, âgé de 54 ans et cadre du Syndicat des journalistes palestiniens, a vu son emprisonnement prolongé de trois mois. La détention administrative est l'une des multiples mesures oppressives utilisées par l'occupation israélienne contre le peuple palestinien. Elle permet de mettre en prison n'importe quel Palestinien pour une période de six mois, indéfiniment renouvelable, sans inculpation ni jugement par un tribunal. Une mesure arbitraire datant du mandat britannique sur la Palestine. La femme du journaliste, Marlyne Nazzal, a dit que son mari incarcéré a la prison israélienne d'Ofer, à l'ouest de Ramallah, devait quitter la prison le 22 août, après y avoir passé 4 mois. Omar Nazzal a été arrêté le 23 avril, au niveau du terminal frontalier entre la Cisjordanie occupée et la Jordanie, où il se rendait pour prendre un avion pour aller à un congrès de la Fédération européenne des journalistes, en Bosnie. Pour protester contre cette arrestation illégale, Nazzal est en grève de la faim depuis 17 jours. Privée de visite par l'autorité pénitentiaire, sa femme ne sait rien à propos de son état de santé. Les journalistes palestiniens sont particulièrement ciblés. 19 journalistes ou étudiants en journalisme sont actuellement détenus, dont l'un depuis plus de 20 ans, a indiqué le Club des prisonniers palestiniens. L'armée israélienne a prétendu qu'elle a arrêté Omar Nazzal pour son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine FPLP dont le secrétaire général Ahmad Saadat est lui-même en prison depuis 2006, et non pas a du fait de ses activités journalistiques. Israël considère toutes les factions palestiniennes comme organisations terroristes, bien qu'elles soient presque toutes membres de l'Organisation de libération de la Palestine OLP avec laquelle il a conclu les Accords d'Oslo en 1993. Nazzal, mis a l'isolement, s'est plaint de la brutalité de ses geôliers. Sa grève de la faim est aussi un soutien à Bilal Kayed, un autre prisonnier en détention administrative dont les jours sont en danger après 69 jours de grève de la faim. Bilal Kayed, membre du FPLP, avait purgé une peine de prison de 14 ans et demi. Au lieu de le libérer, les autorités Israéliennes ont décidé de le garder en prison sous le statut de la détention administrative. Son état de santé s'est gravement détérioré et il peut mourir à tout moment. Malgré cela il refuse toujours de s'alimenter et ne boit que de l'eau avec un peu de sel. Le 15 août, Bilal Kayed avait écrit une lettre dans laquelle il exprimait sa solidarité avec le prisonnier George Abdallah et ses camarades de l'organisation du pays Basque, détenus dans une prison française. Il a salué leur geste de solidarité avec lui en refusant leurs plateaux pendant trois jours a partir du 4 août. Plus de 80 prisonniers palestiniens sont actuellement en grève de la faim en solidarité avec Bilal Kayed et les frères Mahmoud et Mohamed Balboul, également en détention administrative et qui mènent une grève illimitée de la faim depuis plus d'un mois. Aujourd'hui a lieu une audience de la cour de justice israélienne pour décider de la poursuite ou non de l'incarcération de Bilal Kayed. Cette audience était prévue au mois d'octobre mais la lutte acharnée de Bilal et du mouvement de soutien international qui prend de plus en plus d'ampleur a accéléré sa tenue aujourd'hui. La mort en prison de Bilal Kayed risque d'embraser les territoires palestiniens, ce que ne semble pas souhaiter le gouvernement de Benyamin Netanyahou.