Le portable s'est banalisé dans la société algérienne, tout le monde en possède un : les adultes, les enfants, les vieilles personnes, les chômeurs, les voleurs et même les mendiants. Nous, tous sommes collés à notre téléphone, nous parlons à longueur de journée comme dans toute société moderne. De nouveaux « métiers » ont vu le jour grâce à ce nouvel outil : flasheur, réparateur, vendeur, maître chanteur, mauvais plaisantin et aussi voleur de portable. Les gens changent d'appareils comme ils changent de chaussettes. Certains ont même inventé un jeu, bête et dénué de la moindre once de civilité et de savoir-vivre. Ce jeu consiste à s'acheter une puce chez l'un des divers fournisseurs de téléphonie mobile ou tout bonnement au souk de l'informel où l'on vend tout et en toute impunité, et un appareil, même volé, qui fera l'affaire. On forme ensuite, au hasard, un numéro et là, on a le choix : on peut passer la journée à « biper », on peut insulter les gens, les menacer, draguer… Tout dépendra de l'esprit tordu que l'on possède. Aucune sanction ne sera prise à l'encontre du joueur et du mauvais plaisantin, l'anarchie et l'immunité régnant dans le monde de la téléphonie mobile faisant force de loi. Une réglementation et une déontologie devraient réunir les divers opérateurs pour freiner ce genre de comportements irresponsables et malveillants causant des désagréments à des victimes qui en veulent, désormais, à l'inventeur du portable devenu source de malheurs. Cet outil de travail et de communication s'apparente à une malédiction pour beaucoup.