L'année passée, alors que le centre universitaire de Témouchent (CUAT) s'apprêtait à accueillir 8400 étudiants pour 4000 places pédagogiques, la rentrée universitaire a pu être sauvée grâce à la mise à sa disposition d'un lycée par le ministère de l'Education sur la demande pressante de la wilaya. Cette année, ce ne sera pas le cas. Pis, la situation s'est compliquée, puisqu'il n'existe toujours que 4000 places pédagogiques sauf que cette fois pour accueillir près de 10 000 étudiants, le lycée ayant été récupéré par l'enseignement secondaire. C'est dire si la situation est intenable, d'où le déplacement in situ du wali. Là, le directeur de l'équipement et l'entrepreneur chargé de la réalisation de 4000 nouvelles places pédagogiques ont juré, promis que sur une tranche de 2000 places d'un bloc en cours de réalisation et à 45% de taux d'avancement des travaux, 1100 places seront livrées fin septembre alors que sur le second bloc de 2000 places, lui à 53% d'avancement, 380 seront livrées fin novembre. Enfin, 550 places pourraient être livrées fin 2016. Du côté du CUAT, les responsables jugent la situation délicate. Le wali leur a rappelé qu'il est possible d'allonger les journées de travail au-delà de 18h. Au cours de la visite du chantier, nombre d'imperfections ont été relevées dans l'étude : descouloirs de près de 9 m de large, plus vastes que les salles de laboratoires, auxquelles ils donnent accès, des espaces inutilement perdus et qui ont coûté leur pesant de milliers de dinars. Idem pour ce qui est des faux plafonds à la place desquels un enduit n'aurait pas déparé et aurait assuré aussi efficacement l'isolation acoustique en plus d'un moindre coût. Mais comment en est-on arrivé à cette situation ? Un premier lot de 2000 places pédagogiques avait été confié à une entreprise publique défaillante. En arrivant, le nouveau wali a demandé, il y a une année, la résiliation du contrat avec cette entreprise. «Cela nous aurait fait gagner 7 mois», reproche-t-il au directeur des équipements publics qui avait inutilement temporisé jusqu'à décembre 2015. Cela a été une prouesse d'arriver à relancer le chantier fin avril dernier en le confiant à l'entreprise privée qui réalisait le 2e lot de 2000 places et qui, lui, lancé en travaux plus tardivement, ne connaissait pas de retard sur les délais. Pour ce qui est du restaurant de 800 places, il sera livré en septembre selon une autre entreprise qui le réalise alors qu'un autre de 500 places est en chantier. Pour ce qui est de l'hébergement, un internat pour 500 lits est achevé alors qu'un autre de 500 lits est en cours de réalisation. Enfin, la bonne nouvelle est qu'un projet de 2000 lits a été inscrit en étude pour être lancé en chantier en 2017. Rattrapera-t-on les fautes de conception commises sur les 4000 en cours de réalisation ? Toujours est-il qu'avec la capacité de 10 000 places et des performances académiques à assurer, on estime que le CUAT pourrait être promu au rang d'université.