Amar Addadi, président du Comité international des jeux méditerranéens (CIJM), évoque dans l'entretien suivant les difficultés qui entravent la préparation des prochains Jeux méditerranéens qu'abritera la ville italienne de Pescara. Où en sont les préparatifs pour les Jeux de Pescara 2009 ? La préparation de la 16e édition des Jeux méditerranéens, qui avait démarré normalement, est aujourd'hui sous l'emprise de fortes turbulences la confinant quasiment dans l'impasse. C'est un véritable blocage de la machine. Les jeux sont pris en otage par les enjeux politiques. Les acteurs du projet n'ont pas encore réussi à mettre de côté leurs divergences politiques et sceller une solidarité, fut-elle conjoncturelle, comme ce fut le cas, d'ailleurs, lors de la dernière édition des jeux à Alméria. Apparemment à Pescara, la vertu du sport en tant que facteur de rassemblement n'a pas encore envoûté les esprits. Les autorités italiennes ont-elles été saisies ? Le gouvernement italien a réagi face à cette situation. Il avait présenté des garanties au moment de la candidature, sans lesquelles d'ailleurs Pescara n'aurait pas eu la chance d'être désignée ville hôte. Cet engagement s'est traduit par la promulgation d'un décret érigeant les JM au rang d'événement exceptionnel. Aussi, il y eut l'inscription à la loi de finances 2006 d'une première subvention pour démarrer les travaux de réhabilitation des infrastructures sportives. La région des Abruzzes a également, de son côté, voté des crédits. Mais les problèmes de personnes, largement exacerbés par les contingences politiques, ont fini par coincer les rouages du processus de préparation. C'est donc l'impasse ? Pour parer à cette situation, un Comité d'urgence vient d'être mis en place, présidé par le sous-secrétaire d'Etat aux sports. Un commissaire ad acta pour la gestion des fonds publics a été désigné, mais ces mesures salvatrices rencontrent quelques réticences du côté du Comité d'organisation. Nous tiendrons une réunion du CIJM à Rome début novembre. Nous rencontrerons les représentants du gouvernement ainsi que les responsables du projet de Pescara 2009 pour faire un point de situation et définir les mesures à mettre en œuvre. Vous vous attelez, semble-t-il, à une nouvelle dynamique au sein du CIJM. à quoi cela correspond-il au juste ? Nous avons quelques chantiers en cours, découlant d'une vision et d'une stratégie orientées vers davantage de progrès et de modernité. Nous tendons vers une contribution plus effective au développement du sport méditerranéen. Il s'agit en premier lieu de renforcer le programme d'aide au développement et la coopération, outre le programme traditionnel de stages de perfectionnement des cadres techniques et les actions de soutien à la préparation des athlètes d'élite. Tout cela implique obligatoirement des moyens de fonctionnement et de gestion à la hauteur des exigences. Quelles sont les candidatures pour les Jeux de 2013 ? Trois villes se sont portées candidates à l'organisation de la 17e édition des Jeux méditerranéens en 2013, il s'agit de Mersin (Turquie), Rijeka (Croatie) et Volos (Grèce). Le choix de la ville hôte se fera à l'occasion de la session de l'assemblée générale du CIJM prévue début novembre 2007.