La majorité des citoyens de la ville de Boufarik déplorent amèrement la situation dans laquelle se trouve leur plus belle salle de cinéma et des fêtes Le Colisée. Cette prestigieuse salle a vu le jour en 1930. En effet, le citoyen se remémore d'anciennes images de ce lieu de culture qui, dans un passé lointain, faisait la fierté de beaucoup de Boufarikois. Hélas, ce joyau est abandonné à son triste sort. La salle Le Colisée est synonyme de culture, de loisirs et d'animation, une salle mythique, grandiose au décor européen, dont chaque vieux Boufarikois se souvient d'un beau film, d'une pièce de théâtre, d'une soirée musicale ou d'une conférence. Tels étaient les événements culturels qui se produisaient au Colisée. On ne peut oublier aussi les fêtes de mariages, nombreuses sont les mariées qui ont défilé sur la merveilleuse scène du Colisée. «Avec un prix très symbolique, on louait la salle et on fêtait le mariage dans la convivialité et la joie», confie un vieux Boufarikois. L'activité culturelle dans cette salle a cessé depuis le début des années 1990, à cause de la conjoncture de l'époque, mettant ainsi fin à une époque synonyme de création artistique. «Plusieurs troupes artistiques et folkloriques locales, nationales et même étrangères passaient par la mythique salle. La scène ne désemplissait guère», se souvient un autre citoyen de Boufarik. Actuellement, ce patrimoine est livré à l'abandon, il est transformé au fil des ans en un simple espace pour les meetings électoraux. Toutes les APC qui se sont succédé ont fermé les yeux sur sa réhabilitation malgré le budget alloué à la salle en question à plusieurs reprises. Lors d'une visite de l'actuel wali à Boufarik, en se rendant à la salle Le Colisée, il semblait stupéfait de l'état actuel de la salle, avant de donner des instructions aux élus présents afin de prendre sérieusement le cas du Colisée. Cinq mois après, rien n'est encore fait à cause de l'occupation d'une partie de la salle par une famille. «L'ancien SG de l'APC de Boufarik, Zerrib Abdennour, a profité de la conjoncture des années 1990 pour transformer une partie relevant de la salle en un logement. Certes, il a pu avoir les papiers nécessaires grâce à ses connaissances, mais l'affaire est en justice pour récupérer cette partie relevant d'un bien communal», déclare le président de l'APC de Boufarik. Et de poursuivre : «Le budget consacré à la réhabilitation de la salle existe, il est de l'ordre de 7,5 milliards, mais on ne peut entamer les travaux pour cause d'occupation d'une partie des issues de secours. On veut rendre la salle homologable, elle doit comporter des issues de secours et pour le faire, l'actuel occupant d'une partie de la bâtisse doit vider les lieux. On attend le verdict de la justice pour qu'on puisse entamer les travaux.»