Un éventuel accord sur le gel de la production de pétrole, lors de la réunion informelle de l'OPEP, prévue fin septembre à Alger, ferait augmenter les prix du baril à 60 dollars à partir de 2017, selon les prévisions de Abdelmadjid Attar, expert international en énergie. «Les pays de l'Opep ont intérêt à geler leur production actuelle et il faudrait que tout le monde respecte ce gel sur le terrain (…). Il faut même réduire la production, car ce qu'on perdra en quantité, on le gagnera en prix, c'est la dernière chance pour stabiliser les prix et les faire augmenter à 60 dollars en 2017», a prédit l'ancien PDG de Sonatrach, invité hier de la Radio nationale, et dont les propos ont été cités par l'APS. «Tous les signaux sont positifs pour le moment» quant à un éventuel accord sur le gel de la production pétrolière, a-t-il ajouté qualifiant la réunion d'Alger d'«extrêmement importante». Cela dit, l'invité de la radio a rappelé que si la majorité des membres semble s'être mise d'accord en faveur d'une telle mesure, certains de ses membres, dont l'Iran, «n'ont pas encore clairement défini leur position». Dans l'hypothèse où les pays producteurs ne parviennent pas à un accord, les prix «ne vont pas dépasser 45 dollars/baril en moyenne et c'est ce qui correspond au prix d'équilibre par rapport aux capacités de consommation mondiale actuellement», a affirmé le vice-président de l'Association algérienne de l'industrie du gaz, relevant qu'un prix de baril au-dessus de 100 dollars est par contre à «oublier complètement». Pour Abdelmadjid Attar, même en cas d'accord sur le gel de la production de l'Opep, ou encore sur une réduction de la production, le marché pétrolier se trouvera confronté aux besoins pressants de certains pays, notamment l'Irak, d'augmenter leurs productions. «Ce n'est pas uniquement l'Opep qui va faire baisser ou augmenter les prix ! L'Organisation détient 80% des réserves mondiales de pétrole mais ne représente que 35% de la production mondiale... des pays comme la Russie et les Etats-Unis (non Opep) produisent ensemble deux fois plus que l'Arabie Saoudite», a-t-il expliqué, notant qu'une «simple grève au Nigeria peut augmenter le baril de 2 ou trois dollars, un début de conflit politique au Moyen-Orient peut créer une crise». Interrogé sur les paramètres essentiels qui plombent les cours du pétrole, Abdelmadjid Attar a évoqué, outre une offre supérieure d'au moins 2 millions barils/jour à la demande, la production aux Etats-Unis, 3e producteur après la Russie et l'Arabie Saoudite, qui a sensiblement augmenté depuis 2006 grâce aux hydrocarbures non conventionnels. A cela s'ajoutent la récession économique mondiale et la baisse de la consommation mondiale en énergie ainsi que le dollar qui s'est renchéri d'environ 25% par rapport à l'euro depuis 2014, selon M. Attar.