Le problème du manque de places pédagogiques refait surface à Boumerdès. Des centaines d'élèves de l'école primaire du site des Orangers, à l'entrée est de la ville de l'ex-Rocher noir, n'ont pas encore rejoint les bancs d'école à cause du manque de salles de classe. «Nos élèves sont en grève depuis le début de la rentrée scolaire. Cette école comprend trois salles pour huit classes. Depuis le séisme de 2003, elle fonctionnait avec le système de double vacation, avec parfois plus de 65 élèves par classe. Cette année, le nombre d'élèves a triplé, notamment après l'attribution des 600 logements réalisés dans les alentours. Ce n'est quand même pas Mme Benghebrit qui va remédier à cette situation», s'écrie un parent rencontré hier à l'intérieur de l'établissement. Selon lui, la classe de 1re année accueille 69 élèves. Il faut dire que le problème de la surcharge des classes se pose avec acuité au niveau de nombreux établissements de la région. Selon nos sources, la wilaya connaît un déficit de 582 salles de classe, dont 420 dans le cycle primaire, 104 dans le moyen et 56 dans le secondaire. Des milliers d'élèves de la région suivront, encore cette année, les cours dans des classes roulantes ou des annexes de CFPA, comme c'est le cas dans les communes de Si Mustapha, Khemis El Khechna, Issers, Hammadi et Boudouaou. La wilaya compte également 62 établissements en préfabriqué, dont 54 écoles primaires, 7 CEM et 15 écoles primaires fermées à cause des effets de l'exode rural et du sous-développement. Revenons à l'école primaire des Orangers : certains parents reprochent aux autorités locales de n'avoir rien entrepris pour assurer une bonne scolarité à leur progéniture. L'établissement est situé à quelques encablures de la résidence du wali. Implanté sur un terrain très exigu, il est entouré d'amas de gravats, de monticules d'ordures et du chantier de construction d'une école paramédicale. Les réseaux qui l'alimentent en eau et en électricité sont hors service. L'entreprise devant remédier à ces carences est arrivée sur les lieux hier vers 11h. «Nous avons une convention avec l'APC, mais ce n'est que 12 jours avant la rentrée scolaire qu'on nous a contactés pour la renouveler. Nous avons des travaux de réhabilitation, de plomberie et d'électricité à entreprendre dans 18 écoles de la commune. Pour le moment, on a accompli notre mission dans 6 établissements», précise un employé de ladite entreprise. Le chalet qui fait office de bloc administratif est dans un état de délabrement avancé. «Nos élèves n'ont pas encore obtenu les livres et la prime de 3000 DA. Ce matin, nous avons discuté avec le directeur de l'éducation. Il nous a promis d'installer deux chalets pour servir de salles de classe dans les plus brefs délais. Espérons qu'il tiendra parole», fulmine-t-il.Les deux chalets vont être acheminés par les services de l'APC dans les jours qui viennent à partir de Dellys. Les parents estiment que les problèmes sus-mentionnés n'auraient pas dû se poser si on avait réalisé l'école primaire prévue sur le site.