Le ministre des Affaires étrangères, Mohammed Bedjaoui, entamera aujourd'hui une visite de travail de deux jours à Madrid. Le séjour de M. Bedjaoui dans la capitale espagnole s'inscrit dans le cadre de la préparation de la 3e réunion de haut niveau algéro-espagnole prévue à Alger en décembre prochain. Conformément au traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération signé par l'Algérie et l'Espagne en 2002, une telle réunion se tient chaque année alternativement dans l'un des deux pays. La visite de M. Bedjaoui s'inscrit également dans le cadre de la préparation de la visite du roi Juan Carlos et de la reine Sofia en Algérie début 2007. Celle-ci devait intervenir, rappelle-t-on, dans le courant de l'année 2005, avant d'être reportée pour des raisons non rendues publiques. Selon le programme de son séjour en Espagne, Mohamed Bedjaoui sera reçu aujourd'hui en début de soirée par le roi Juan Carlos. Demain, le ministre des Affaires étrangères aura des entretiens successivement avec le président du gouvernement, M. Zapatero, le président du Congrès des députés (chambre basse du Parlement), Manuel Marin, et son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos. M. Bedjaoui aura donc à faire le point avec les responsables espagnols sur la coopération bilatérale, notamment dans les secteurs économiques, en prévision de la tenue de cette 3e réunion. Il examinera également avec ses interlocuteurs les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Il faudrait s'attendre, à cette occasion, à ce que les deux parties traitent de la question de l'immigration clandestine, un phénomène auquel est confrontée durement l'Espagne ces dernières années. Il est à rappeler que l'Algérie et l'Espagne se sont mis d'accord pour lutter contre l'immigration clandestine lors d'une visite à Alger, le 3 octobre, de la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. Mme De la Vega avait annoncé la création d'« un comité mixte chargé de traiter et d'analyser la question de l'immigration » et la réunion d'une « commission de suivi algéro-espagnole pour mettre en œuvre un accord bilatéral de coopération sécuritaire ». M. Bedjaoui devrait aussi s'entretenir avec les responsables espagnols sur l'épineux dossier du Sahara occidental. Un dossier sur lequel le gouvernement Zapatero pratique le double langage. L'Espagne, la France et le Portugal demeurent, en effet, les rares pays à ne pas soutenir l'idée d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental et à aller à contresens de la légalité internationale. Mais au-delà de la divergence de vues sur la question sahraouie, l'Algérie et l'Espagne ont noué depuis le début des années 2000 un partenariat politique et économique exemplaire. La bonne santé des relations algéro-espagnoles se vérifie, par exemple, à travers la coopération gazière. En ce sens, il n'est pas faux de dire que la sécurité énergétique de l'Espagne dépend en grande partie des approvisionnements algériens. Dans les secteurs hors hydrocarbures, le gouvernement a aussi donné, à de nombreuses reprises, des coups de pouce aux entreprises ibériques pour obtenir des marchés en Algérie.