Le début de l'année scolaire est perturbé dans plusieurs écoles de la wilaya de Bouira. La rentrée scolaire n'a pas encore eu lieu dans plusieurs établissements de la wilaya de Bouira. Des parents d'élèves sont montés au créneau pour dénoncer des insuffisances dans l'encadrement pédagogique et administratif des établissements. A Aghbalou, commune de haute montagne, à 50 km au nord-est de Bouira, les enseignants du lycée Slimane Amirat ont décidé de boycotter les cours en raison de l'absence du personnel administratif. L'établissement en question est dépourvu de directeur, d'économe, de proviseur et d'agents d'éducation. Les élèves, plus de 450, sont livrés à eux-mêmes. Outre ces lacunes, signalées également à travers d'autres établissements scolaires de la wilaya, le lycée d'Aghbalou accuse un manque flagrant d'enseignants. Dix-sept professeurs n'ont pas encore regagné leurs postes, ont déploré hier des membres de l'association des parents d'élèves. L'année écoulée, le lycée a fonctionné presque sans personnel administratif. «En dépit de nos correspondances adressées à la direction de l'éducation, aucune mesure n'a été prise», dénonce-t-on. «On ne peut pas enseigner dans ces conditions lamentables», regrette un enseignant, contacté par téléphone. «Nous avons décidé, à l'issue d'une réunion regroupant tous les enseignants, de boycotter les cours jusqu'à ce que les responsables du secteur dotent l'établissement en personnel administratif», a précisé la même source, en déplorant que l'établissement n'ait pas encore été approvisionné en livres scolaires. Par ailleurs, la cantine scolaire n'a pas encore ouvert ses portes. A Taghzout, au nord-est de Bouira, ce sont les parents d'élèves du CEM Akouche Ahmed du village Imerkalen qui ont procédé, hier, à la fermeture de l'établissement pour protester contre la décision de la fermeture de la cantine scolaire. La salle aménagée en réfectoire avait été ouverte par l'ancien ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, à l'occasion d'une visite de travail en janvier 2014. «Les autorités se sont engagées à la réalisation d'une cantine scolaire et le choix de terrain a été même fait», dira Kacel Ali, président de l'association des parents d'élèves. Par ailleurs, les parents d'élèves du CEM Machani Rabah, fermé depuis une dizaine de jours, ont protesté hier devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya, a-t-on constaté sur place. Le manque d'enseignants et d'encadrement pédagogique sont les principales causes ayant poussé les parents à initier cette action. L'éloignement de l'établissement du chef-lieu communal expose, soulignent les parents protestataires, leurs enfants au danger, dès lors que la structure éducative est dépourvue d'agents d'éducation. Pour le président du bureau de wilaya de l'Association nationale des parents d'élèves, Tebal Rabah, l'anarchie règne en maître des lieux dans bon nombre d'établissements scolaires de la wilaya. En plus de ces lacunes s'ajoute la mauvaise gestion du secteur au niveau de cette wilaya, où le taux de réussite aux examens le prouve, et l'ouverture de classes spéciales de terminale pour les élèves recalés tarde à voir le jour. Les élèves en quête de places pédagogiques continuent de protester devant le siège de la direction de l'éducation. «Pourtant, la décision d'ouvrir ces classes a été prise par notre ministre», s'indigne un élève du lycée Houari Boumediène du chef-lieu de wilaya. Le directeur de l'éducation, que nous avons sollicité afin de répondre à ces requêtes, n'a pas souhaité nous recevoir.