Un intense «travail de lobbying» et des préconsultations ont été menés par le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa. Tous les regards sont désormais tournés vers Alger où se tiendra, la semaine prochaine, en marge du 15e Forum international de l'énergie, la rencontre entre producteurs OPEP et non OPEP. Revêtant une importance particulière, cette réunion devrait déboucher sur un accord à même de favoriser la stabilisation du marché pétrolier où les cours du baril ont enregistré une chute vertigineuse, depuis l'été 2014. Si l'Algérie veut faire de ce rendez-vous une occasion pour aplanir les divergences qui minent l'Organisation et l'empêchent d'influer directement sur le marché, certains de ses membres, les plus influents notamment, n'ont toujours pas affiché une position claire sur la question de la réduction de la production pétrolière, encore moins sur son gel. Un intense «travail de lobbying» et des pré-consultations ont été menés par le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, à travers un déplacement dans les capitales de quelques pays membres de l'OPEP, avec comme objectif convaincre les participants à la réunion d'Alger de la nécessité de sortir avec une décision pouvant favoriser un redressement des cours du pétrole. Une déclaration émanant du président vénézuélien Nicolas Maduro, rapportée hier par des agences de presse, laisse croire, en tout cas, à une telle éventualité puisque, selon lui, les membre de l'OPEP sont «prêts à conclure un accord auquel adhéreront tant les pays de l'OPEP que des Etats qui n'en font pas partie». Et d'ajouter que le président iranien, Hassan Rohani, «a déjà fait une déclaration importante concernant la volonté de son pays d'apporter une contribution à la stabilisation du marché pétrolier dans une mesure nécessaire et juste». Quelques jours avant, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, avait indiqué que l'Algérie a préparé une proposition qu'elle soumettra aux participants à la réunion d'Alger, précisant que «les consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu'il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché», soutenant que «la réunion pourrait bien déboucher sur une entente». Il n'en demeure pas moins que les dernières déclarations du secrétaire général de l'OPEP, Muhammed Sanusi Barkindo, samedi dernier à Alger, ont fini par jeter une certaine ambiguïté sur cette réunion qu'il qualifie de «rencontre de concertation et non pas de prise de décision». Selon lui, les discussions y seraient «purement consultatives» et «aucune décision majeure ne devrait être prise à cette occasion». Il n'a pas manqué de préciser, cependant, que les membres de l'OPEP pourraient organiser une réunion extraordinaire pour discuter des cours du pétrole s'ils parviennent à un consensus au cours de leur réunion informelle à Alger. Il faut rappeler à cet effet, qu'en avril dernier, les membres de l'Organisation n'étaient pas parvenus à convenir d'un gel concerté de production pour soutenir les cours, en raison notamment de divergences au sein même de l'OPEP et de rivalités entre Riyad et Téhéran. La réunion d'Alger sera-t-elle en mesure d'assouplir les positions des uns et des autres ? Selon les analystes, toutes les éventualités sont à prévoir, d'autant qu'il s'agit d'un marché où chaque pays tente de préserver ses propres intérêts.