Quelque 400 sidérurgistes du complexe El Hadjar sont intéressés par la retraite proportionnelle. C'est ce qu'a révélé, hier à El Watan, Amouri Noureddine, secrétaire général du syndicat de l'entreprise. «Nous avons déposé dimanche un dossier concernant la retraite proportionnelle des travailleurs activant dans le complexe d'El Hadjar auprès de la centrale syndicale UGTA et de la fédération de la métallurgie, mécanique et électromécanique. Ils sont quelque 400 sidérurgistes sur les 4500 que compte l'usine à avoir manifesté leur intérêt pour cette option», affirme le même syndicaliste. Elaboré par une commission composée du syndicat, du comité de participation et de la médecine du travail, ce dossier de 58 pages plaide pour le statut de «métiers pénibles» pour les sidérurgistes. Pour étayer cette proposition, ils ont illustré ce dossier par des exemples et des cas de maladies professionnelles depuis les années 1980 jusqu'à nos jours. En effet, selon Amouri Noureddine, «sachant que la sidérurgie et la métallurgie sont des métiers pénibles, présentant des conditions particulières de nuisance, nous proposons de limiter l'âge de départ à la retraite proportionnelle pour nos travailleurs». Force est de souligner que ce dossier, le plus important dans ce secteur, est le premier à être déposé sur le bureau de la commission concernée à effet de se prononcer sur le statut des métiers pénibles. Néanmoins, sur les 400 demandeurs voulant partir en retraite anticipée, 150 employés, occupant des postes sensibles, n'ont pas obtenu l'accord. «De par la sensibilité de leur poste de travail, nous avons signifié à ces cadres et travailleurs l'impossibilité de les laisser partir avant le redémarrage de la production du complexe sidérurgique d'El Hadjar», tranche le patron du partenaire social. Bien que la paix sociale règne toujours au niveau de l'usine, le redémarrage de l'activité se fait toujours désirer. En effet, l'arrivée — contestée par les sidérurgistes — du retraité Ahmed Yazid Touati à la tête du groupe Imetal n'a rien apporté de plus au complexe sidérurgique d'El Hadjar. On lui reproche d'être «étranger au secteur», d'où l'impossibilité d'apporter son concours effectif. Effectivement, depuis sa création, le groupe Imetal, qui vient d'acquérir les actions des filiales d'ArcelorMittal en Algérie, a toujours été géré par des cadres dont la compétence relève exclusivement du bâtiment. A commencer par Boudjema Talaï, avant qu'il n'accède au poste de ministre des Transports et celui des Travaux publics. Sa promotion a permis à Kamel Djoudi de le remplacer. Parti pour engagements non tenus, ce dernier sera remplacé par Ahmed Yazid Touati, encore un autre retraité du bâtiment. Paradoxalement, ces trois PDG ayant succédé à la tête du groupe Imetal sont issus de Batimetal avec une méconnaissance flagrante du monde de la sidérurgie. Pour preuve, étayent-ils, depuis le 7 octobre 2015, l'usine n'a réalisé aucune production, encore moins commercialisé un quelconque produit. Annoncée en grande pompe, la récupération des actifs d'ArcelorMittal en Algérie, transférés au groupe public Imetal, s'est avérée un échec cuisant bien qu'un plan d'investissement de près d'un milliard de dollars ait été greffé à cette décision. «Nous exigeons un cadre dirigeant, maîtrisant la sidérurgie à la tête du groupe Imetal. Cette réclamation, toute légitime, s'impose devant la situation qui prévaut dans le secteur. A notre avis, c'est la seule solution pour prétendre à une éventuelle émergence de la sidérurgie dans le pays, notamment en ces temps de crise économique», martèlent, à l'unanimité, les cadres du complexe d'El Hadjar.