Enclavée au creux de l'oued El Djemaâ, au chef-lieu de Souk El Had, Yattafène est une commune représentant deux grands villages, Aït Sâda et Aït Daoud, située à 54 km au sud-est de Tizi Ouzou. N'ayant pas été touchée par les différents programmes de développement, aujourd'hui, elle fait face à des besoins énormes. Victime de sa géographie et de son relief accidenté, Yattafène est toujours condamnée à doubler la mise pour mener à bien ses projets, qui sont d'ailleurs très rares. L'équipe actuelle à la tête de l'APC tente de remédier aux carences : on vend d'abord le matériel réformé du parc, dont un camion et une voiture pour l'achat d'un minibus. A cela s'ajoutent les 11 450 000 DA qui seront alloués pour l'acquisition de nouveaux matériels. Environ 7 600 000 DA seront injectés pour l'achat de deux minibus neufs et un retro-chargeur avec chasse-neige. Une petite voiture est offerte par un concessionnaire automobile pour l'APC. « Le lancement des branchements contrôlés et étudiés sur le réseau AEP a donné des résultats satisfaisants à Aït Saâda », dira le P/APC de Yattafène M. Aït Ali. Avec une enveloppe de 3 000 000 DA, le réseau est rénové au fur et à mesure qu'une autre entreprise entame les travaux de bétonnage des ruelles. L'aménagement des sources et fontaines publiques nécessite environ 1 500 000 DA. Toutefois, il est regrettable que certaines fontaines aient subi le coup de rafistolage qui défigure leur côté archéologique. L'un des problèmes majeurs de la localité réside dans le manque d'assiettes foncières pour la construction de logements. Plus de 500 demandes en attente pour une cité de 20 logements finis depuis trois ans, mais ils demeurent en abandon. Le P/APC réitère son appel « à tous ceux qui peuvent mettre en vente une parcelle de terrain, la commune est prête à acheter pour y implanter des logements et des locaux commerciaux ». Si le problème du ramassage scolaire semble bien pris en charge, l'ouverture de l'internat au lycée de Yattafène n'a pas suscité l'euphorie chez les parents d'élèves parce que l'établissement manque de chauffage. Quant au CEM sis à Aït Saâda, la cantine récemment construite ne peut pas être utilisée pour des raisons de sécurité. Elle menace ruine. Le wali de Tizi Ouzou a été désagréablement surpris, lors de sa visite dans la commune. « On ne peut injecter de l'argent dans ce genre de bricolage », avait-il déclaré. Il proposera de construire un nouveau CEM, à condition de trouver un site, ce qui semble impossible ! Trois écoles primaires nécessitent des travaux de réhabilitation : étanchéité et extension à Souk El Had, réfection des cantines d'Aït Saâda et d'Aït Daoud. Ne possédant aucune infrastructure de loisirs pour les jeunes, la commune tente de trouver des palliatifs. « Plusieurs tentatives d'installation d'un comité communal du sport sont demeurées sans suite, car les jeunes manquent à l'appel », ajoutera le P/APC. La salle polyvalente a été aménagée pendant que les travaux ont repris au stade communal. A Yattafene, les choses bougent peu à peu, mais il faut beaucoup de moyens et d'efforts pour venir à bout de tous les problèmes.