Le ministre de l'Energie affirme que l'Opep n'a pas le choix, car sur une production journalière de 33,4 millions de barils, l'organisation perd actuellement de 300 à 500 millions de dollars par jour. A deux jours de la tenue de la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à Alger, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, ne se départit pas d'un optimisme à toute épreuve, affirmant que l'Opep est condamnée à prendre une décision consensuelle à Alger, si elle veut stabiliser les prix autour de 50 ou 60 dollars. Pour M. Boutarfa, il ne fait aucun doute qu'«Alger fera faire le premier pas à l'Opep» vers une décision consensuelle en faveur d'un gel de la production. Le ministre estime qu'une issue défavorable serait très néfaste pour le marché. «Je suis obligé d'être optimiste, car en cas d'échec de la réunion, je n'ose même pas imaginer les conséquences sur le marché», a notamment déclaré M. Boutarfa, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son département ministériel. Pour le ministre, il y aura donc forcément «un accord en faveur d'un gel ou d'une réduction de la production, ou tout au moins, les éléments d'un accord à formaliser au mois de novembre à Vienne». Il précise que «la rencontre d'Alger peut être transformée séance tenante en réunion extraordinaire, ce qui donnera un caractère formel à un éventuel accord». Tous les pays attendent beaucoup de l'Algérie, souligne Noureddine Boutarfa. Il estime qu'en plus de sa responsabilité d'hôte, «l'Algérie a la faculté de réunir tous les producteurs autour de la table, y compris des pays qui peuvent avoir des problèmes d'ordre politique». Et d'ajouter : «Nous serons des facilitateurs pour arriver à un accord et nous resterons flexibles quant à sa nature ainsi qu'en matière de calendrier d'application.» Le ministre explique que la réunion informelle de l'Opep, abritée par l'Algérie, ouvre de bonnes perspectives au vu des positions des membres les plus influents de l'Opep. Il y a une préoccupation de stabilisation de la part de tous les membres, selon M. Boutarfa, y compris l'Arabie Saoudite et l'Iran, «malgré les désaccords qu'on peut leur prêter». Les deux pays abondent dans le même sens ; l'Arabie Saoudite a déclaré qu'elle pouvait geler sa production à son niveau de janvier en retirant 500 000 barils par jour par rapport à sa production actuelle et que l'Iran souhaite aussi se joindre à un consensus à Alger, ce qui ouvre la voie à un accord, relève M. Boutarfa. Pour lui, l'Opep n'a pas le choix, car «sur une production de 33,4 millions de barils/jour, l'Organisation perd actuellement entre 300 et 500 millions de dollars par jour». Des montants devant aller aux nouveaux investissements pour assurer l'offre à moyen terme. «Si cette situation perdure, souligne le ministre, les prix vont fatalement augmenter et on sera dans une situation encore plus inconfortable que celle vécue aujourd'hui.» C'est pour éviter ce scénario que «la réunion d'Alger doit aboutir», selon M. Boutarfa, qui précise que toutes les éventualités sont possibles, mais qu'«un gel serait plus plausible même s'il reste à définir son seuil».