« Il n'y aura pas d'échec de la réunion d'Alger », a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège de son département. « L'Algérie a de très bonnes relations avec l'ensemble des membres de l'Organisation. Nous avons cette faculté de pouvoir mettre autour de la table des pays qui ont des problèmes d'ordre politique. Nous allons jouer notre rôle de facilitateur jusqu'au bout pour permettre d'aboutir à un accord », s'est-il engagé. « Nous allons travailler pour rapprocher tous les points de vue. Il faut faire de la réunion d'Alger un succès dans tous les cas de figure. Si l'on arrive à un accord, c'est mieux. Si l'on arrive à des éléments d'accord, c'est aussi bien. Parce qu'au jour d'aujourd'hui, nous n'avons rien entre les mains. Nous sommes sortis du sommet de Doha sans aucune orientation. La réunion de l'Opep du mois de juin ne s'est pas soldée par une prise de décision », a expliqué le ministre. Boutarfa a fait savoir que l'Arabie saoudite développe une vision responsable du marché et propose des solutions consensuelles. Et l'Iran pose une problématique vue dans un sens acceptable. Il a ajouté que l'Iran ne veut pas être responsable de l'échec de la réunion d'Alger. « Ce sont des éléments qu'il faut traiter pour aller vers une démarche consensuelle », a-t-il souligné. « L'Opep est condamnée à prendre une décision » Le ministre n'écarte aucune possibilité. Il a soutenu que toutes les hypothèses sont ouvertes pour une solution sur ce sujet. Boutarfa a estimé que toutes les éventualités sont possibles. Toutefois, la meilleure solution, selon lui, serait de décider d'un gel de la production.Qu'attend notre pays de cette rencontre informelle ? Réponse du ministre : « La position de l'Algérie est très claire. Nous sommes très flexibles à la fois sur un gel de la production, sur la réduction de la production et sur le calendrier du gel. L'essentiel aujourd'hui est d'amener les pays à faire le premier pas. L'Opep est condamnée à prendre une décision, que ce soit à Alger ou à Vienne. L'Organisation ne peut pas rester dans cette situation. » Boutarfa a indiqué que tous les pays sont d'accord sur la nécessité de stabiliser le marché. « Il faut trouver la meilleure formule pour mettre en place un calendrier permettant cette stabilisation », a-t-il dit. Il a annoncé que tous les pays sont favorables à un prix du baril supérieur à 50 $. Dans ce sens, il fait savoir que les pays producteurs enregistrent chaque jour un manque à gagner évalué entre 300 et 500 millions de dollars. Par ailleurs, le ministre de l'Energie n'écarte pas la possibilité de voir cette réunion informelle se transformer en une réunion extraordinaire. Il n'exclut aucune évolution. « Les discussions vont tourner autour de la situation du marché. Les membres vont donner leur appréciation sur la situation du marché. S'il y a un consensus qui se dégage séance tenante, rien n'interdit que cette réunion informelle se transforme en une réunion extraordinaire. Les ministres peuvent le décider à n'importe quel moment de la rencontre », a-t-il fait savoir. Le conférencier a indiqué que dans tous les cas de figure, il y aura une décision qui sera prise. Créé en 1991, le Forum international de l'énergie constitue un cadre informel d'échanges, de concertation et de dialogue entre les pays producteurs et consommateurs d'énergie, qui représentent aujourd'hui plus de 90% de l'offre et de la demande mondiales. Il verra la participation de 72 pays producteurs et consommateurs de pétrole et de gaz. Le thème principal de cette édition est : « Transition énergétique mondiale : un rôle échangé pour le dialogue énergétique ». Plusieurs sessions portant sur les grandes questions énergétiques comme les marchés pétroliers, gaziers et les énergies renouvelables ainsi que la gouvernance énergétique seront au programme. Des rencontres bilatérales, entre les ministres de l'Energie des pays membres, et des tables rondes sont également prévues.