Les autorités ont dû faire hier usage de la force publique en mobilisant la gendarmerie nationale pour faire évacuer le siège de l'APC d'Ammale (25 km au sud-est de Boumerdès). Pour rappel, huit familles, représentant la quasi-totalité des habitants du village, qui avaient fui les incendies du week-dernier dans la région de Hini, surplombant les gorges d'Ammale et distante de 5 km du chef-lieu de la commune, étaient provisoirement « hébergées » dans le siège de l'APC depuis jeudi dernier. Passée la crise, ces citoyens ont carrément refusé de quitter le siège de l'APC pour réclamer un logis au chef-lieu communal. Après avoir épuisé les voies du dialogue, soutient-on du côté des responsables, il a été fait appel à la force publique pour libérer les locaux de l'assemblée et les rendre à leur vocation première : servir l'ensemble des citoyens. « C'est pour nous faire entendre que nous avons décidé d'occuper le siège de l'APC », déclarent pour leur part ces habitants. Dans ce sens, le comité de village de Hini a adressé hier une lettre au wali de Boumerdès dans laquelle il met l'accent sur le dur quotidien des habitants de cette région. « Un climat de tension règne dans notre village suite aux incendies de jeudi dernier qui ont ravagé des centaines d'hectares de forêts et d'oliveraies », écrivent-ils. Le comité soutient que le village reste marginalisé et que ce sont les jeunes qui ont, cette fois encore, combattu les flammes qui menaçaient leurs habitations. Par conséquent, il a appelé à l'ouverture d'une enquête pour déterminer l'ampleur du désastre. Des représentants des habitants de Hini nous ont déclaré hier qu'ils ne reviendront pas dans leur village tant qu'ils n'ont pas obtenu le statut de sinistré, soutenant que ce village est complètement isolé, oublié.