Le Mouvement populaire algérien (MPA) tient, depuis hier, à l'Office des artistes de Zéralda son université d'été, sous le slogan «Modernes et patriotes». Si durant deux jours, les participants auront à débattre et discuter des questions liées à l'économie, l'école, la géostratégie et la sécurité, hier c'est le discours d'ouverture du président du parti, Amara Benyounès, qui a captivé l'assistance. Ne laissant aucun doute sur la participation de sa formation politique aux prochaines élections, l'orateur affirmera d'emblée que durant la campagne électorale, le MPA mettra l'accent sur la situation économique et sécuritaire du pays . Au plan économique, «il faut être très clair», dira l'ancien ministre du Commerce. «Il faut savoir que le premier défi à relever, c'est de réussir la transition d'une économie rentière basée sur le pétrole vers une économie diversifiée», a souligné M. Benyounès. Et d'ajouter qu'il faut aussi «réussir la transition de notre économie, d'une économie bureaucratique vers une économie de marché». Précisant «l'absence d'un consensus national sur ce point», le président du MPA pense qu'au sein du parti, «il faut prendre une position claire». «Le socialisme a échoué partout dans le monde, l'entreprise doit être au cœur de l'économie et quand je dis entreprise, je parle de l'entreprise privée», affirme l'orateur qui soutient qu'il n'y a qu'en Algérie qu'on parle encore de l'entreprise publique. «Il faut faire le choix de l'économie de marché si on veut faire baisser l'inflation et améliorer le pouvoir d'achat», explique le président du MPA. Malgré les mesures prises par le gouvernement, l'économie est confrontée à quelques problèmes liés au foncier industriel et agricole. «Ce n'est pas normal qu'un tel problème se pose dans le pays le plus grand d'Afrique», martèle Amara Benyounès, qui parlera aussi du financement de l'économie par les banques. «Nous sommes le seul pays au monde où toutes les banques sont publiques», estime-t-il. Le président du MPA évoquera également la question des transferts sociaux. «Ce sont des subventions injustes et inefficaces», indique l'ancien ministre du Commerce, qui pense qu'«il faut trouver un moyen pour que les familles démunies aient un complément pour subvenir à leurs besoins». Amara Benyounès soutient, par ailleurs, que «l'endettement extérieur n'est pas une catastrophe, mais une nécessité pour toutes les économies mondiales, à condition que l'on s'endette pour investir et non pour consommer». Parlant toujours de l'économie, le président du MPA, qui affirme «son opposition à la règle de préemption et à la règle des 51/49% dans tous les domaines», plaide aussi pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). «70% de l'économie mondiale passe par l'OMC qui compte 167 pays et 80% de la population mondiale», explique-t-il. M. Benyounès, qui a rappelé les positions de son parti sur la question du terrorisme et de ce «qu'on appelle les printemps arabes», a indiqué hier qu'«il ne faut pas que la défaite militaire du terrorisme se transforme en victoire politique de l'intégrisme». Le président du MPA a affirmé le soutien de son parti aux réformes qui ont lieu dans le secteur de l'éducation nationale. Il a annoncé également la tenue des assises de sa formation les 2 et 3 décembre prochain.