Revigoré par les résultats de 2012 faisant de sa formation la troisième force politique du pays, le Mouvement populaire algérien (MPA) de l'ex-ministre Amara Benyounes entend rééditer l'exploit lors des prochaines échéances électorales dont les législatives prévues au printemps prochain. à Zéralda, hier, à l'ouverture des travaux de l'université d'été de son parti, Amara Benyounes n'a pas caché l'ambition de son parti de conforter sa position sur l'échiquier politique. D'où l'accent mis sur la réussite du congrès prévu les 2 et 3 décembre prochain. Qu'on nous aime ou qu'on nous déteste, on est la troisième force politique. C'est pourquoi on doit réussir le congrès", a-t-il clamé en annonçant la présence de son parti dans les 48 wilayas du pays et dans l'immigration. Fort de 1 600 élus, à la tête de 31 communes, le MPA escompte passer aisément l'écueil de la loi électorale. Pour Amara Benyounes qui se veut, par certains égards, comme un rassembleur et probablement dans l'espoir de quelque éventuel renvoi d'ascenseur, "les prochaines échéances électorales doivent donner lieu à une compétition de programmes". "Nous n'avons de compte à régler avec personne, ni avec aucun parti ni aucune institution. On ne va pas insulter, ni diffamer", a-t-il insisté. "On travaille pour l'Algérie et on s'inscrit dans la compétition. Quelle solution sécuritaire ? Au plan économique, la santé, le logement ? C'est ce qui est attendu du MPA", a-t-il ajouté. Haro sur les islamistes Amar Benyounes n'a pas manqué l'occasion d'ouvrir le feu, de nouveau, sur les islamistes auxquels il prête l'intention de torpiller la réforme de l'école menée par la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit. "Il ne faut pas que la défaite militaire du terrorisme se transforme en victoire politique de l'islamisme", a-t-il dit. Evoquant l'école, Amara Benyounes a estimé qu'"elle doit être moderne, forme des citoyens, des esprits libres et non des militants". "À chaque fois qu'on veut procéder à une réforme, on nous ressort des accusations : cela est licite, cela est illicite. Ils ont parlé de son grand-père (de la ministre, ndlr) prétendument juif. Ils nous accusent de hizb frança (...). On connaît le courant politique responsable du terrorisme et celui qui l'a combattu", a-t-il asséné. "On soutient les réformes du secteur de l'éducation, qui sont celles du président de la République Abdelaziz Bouteflika", a-t-il rappelé, sous un tonnerre d'applaudissements. Par ailleurs, il a rendu un vibrant hommage à l'ANP, à la police, à la gendarmerie, aux GLD et aux Patriotes dont El-Hadj Ferguène et Mohamed Abdelkader, présents dans la salle, pour leur "combat mené contre le terrorisme". Pique à Ouyahia et plaidoyer pour des mesures économiques Au chapitre économique, Amara Benyounes plaide pour la révision de certaines mesures, comme le droit de préemption ou encore du refus de l'endettement extérieur, de nature, à ses yeux, à relancer l'économie. "Le régime socialiste a montré ses limites dans tous les pays qui l'ont adopté", a-t-il dit, en appelant à placer l'entreprise au cœur de l'économie nationale pour passer d'une économie rentière à une économie productive. "Il est nécessaire de lever certains obstacles qui entravent la relance de l'économie nationale", a-t-il soutenu, préconisant la facilitation de l'accès des investisseurs au foncier, mais aussi la réforme du système bancaire et l'encouragement de la formation des cadres. Favorable à la révision de la règle 49/51 et au recours à l'endettement extérieur "pour peu qu'il aille au financement des investissements", le SG du MPA a également préconisé de reconsidérer la politique de subventions. Il s'est aussi interrogé sur le retard pris par l'Algérie pour l'adhésion à l'OMC, en suggérant que ceux qui appellent à réviser l'accord avec l'UE et à revenir sur les accords avec l'OMC veulent "isoler l'Algérie", manière de tacler Louisa Hanoune et Ahmed Ouyahia. Karim Kebir