L'affaire qui avait défrayé la chronique locale le 8 février 2005 était au départ un banal cambriolage de bijouterie qui a dégénéré en homicide en ce début d'après-midi, à l'heure de la sieste. Comme à son habitude, le propriétaire de la bijouterie, A.K., âgé de 65 ans, et père de huit enfants, s'attelait à de menus travaux dans sa boutique fermée à la clientèle. Voleur actif à Ouargla où il réside dans un petit hôtel, A.H., 31 ans, originaire de M'sila, et son acolyte K.T., 21 ans, frappent à la porte et accèdent à intérieur, la victime connaissait le plus jeune, voisin qui sortait de prison la veille suite à une grâce présidentielle. Le bijoutier est menacé puis assommé d'un coup de marteau mortel et la boutique dévalisée. Mais la femme de la victime qui entendit un bruit louche voit de sa fenêtre les assassins de son mari filer de la bijouterie située au-dessous du logement familial. Elle se rappelle très bien du bleu de Shanghai de l'un d'eux, détail qui s'avérera crucial pour l'enquête. Les voisins témoigneront que trois motos sillonnaient la rue au moment du cambriolage comme pour camoufler quelque chose. Il se vérifiera qu'il s'agissait, en effet, de trois complices qui assuraient les arrières des assassins et que deux autres ouvraient le chemin à la fuite. La plupart d'entre eux habitaient dans le voisinage de la victime, elle les connaissait de vue. En 72 heures, les membres de la bande étaient connus et arrêtés, cette identification en un temps record des auteurs du crime a permis de mettre la main sur les trois qui s'étaient rendus à Oran le jour du crime pour soi-disant remettre des documents à une personne imaginaire. L'alibi ne tenait pas et certaines confessions ont élucidé l'affaire et jeté la lumière sur les circonstances du crime crapuleux. Les chefs d'accusation retenus contre les sept incriminés sont la constitution d'un groupe de malfaiteurs, le vol caractérisé avec utilisation de la force et armes blanches en plus de l'homicide volontaire pour A.H. et K.T. L'audience, qui s'est prolongée du samedi matin à dimanche très tôt, a rassemblé une grande foule à Boughoufala surtout qu'un consortium de neuf avocats assurait la défense des inculpés et demandait les situations atténuantes alors que le parquet a requis la perpétuité pour les deux assassins et la peine maximale pour leurs complices en application des articles 176, 177, 254, 263 et 357 du code pénal. Le jugement prononcé dimanche à 1h du matin a, en effet, condamné A.H. et K.T. à la prison à perpétuité, S.M.T. à 15 ans, T.N. et B.D. à 12 ans et I. M. et A.M. à 10 ans de réclusion criminelle. A souligner que mis à part A. H., le M'sili âgé de 31 ans, les condamnés, dont deux cousins germains, sont tous de Ouargla et âgés entre 18 et 21 ans. La plupart d'entre eux étaient connus pour être des consommateurs de stupéfiants. Le parquet examine actuellement la possibilité d'un appel. Pour rappel, le cour criminelle de Ouargla a également condamné à la perpétuité les assassins du chauffeur de taxi de Hassi Messaoud sauvagement mutilé puis abandonné dans la zone industrielle de la ville du pétrole au 3e jour de l'Aïd El Fitr 2004.