L'Afrique a réalisé de grandes avancées avec la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour au moins cinq des huit OMD, selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur la transition OMD-ODD 2016 intitulé «Vers une approche intégrée et cohérente du développement durable en Afrique». Les engagements en matière d'aide au développement international n'ont été que partiellement tenus et la part représentée par l'Afrique sur le marché mondial reste faible. Ce qui entrave grandement la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement (OMD 8), alors que parallèlement, les avancées en matière d'éradication de l'extrême pauvreté et de la faim (OMD 1) ont été lentes, et ont même connu des retours en arrière dans certains pays. «Renforcer et inscrire dans la durée les progrès accomplis, reste ainsi un défi de taille pour l'Afrique», souligne le rapport qui met en valeur les réalisations de l'Algérie dans ce chapitre. Ainsi, selon le document, en Algérie, l'objectif de réduction de la pauvreté s'appuie sur des approches holistiques et intégrées dans plusieurs secteurs pour lutter contre la pauvreté en tenant compte de son caractère multidimensionnel. 3, 4 millions d'emplois entre 2011 et 2015, «le gouvernement algérien met en œuvre plusieurs programmes de soutien à l'emploi en plus des interventions d'intégration professionnelle qui ont été lancées ces dernières années et qui ont déjà contribué à réduire considérablement la pauvreté», résume la BAD, chiffres à l'appui. Plus de 3,4 millions d'emplois ont ainsi été créés entre 2001 et 2015 et le rythme de création d'emplois (3,6% par an) a progressivement réduit le chômage, passant de 27,3 à 11,2% au cours de la même période. «Dans le domaine de l'agriculture, des efforts ont été fournis pour améliorer les conditions de vie des populations rurales, tout en réduisant les inégalités entre les villes et les campagnes au cours de la même période. Les programmes mis en œuvre ont non seulement visé directement la production agricole, mais ont également facilité l'accès au marché et à la création de la valeur ajoutée à travers le développement des infrastructures, notamment le réseau routier et l'accès à l'énergie», ajoute encore le document de la BAD pour qui la stratégie de l'Algérie illustre « à suffisance» le pouvoir des solutions intégrées aux problèmes de développement, conformément à l'appel contenu dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030 qui associe l'atteinte des objectifs ultimes de réduction de la pauvreté (ODD 1) et des inégalités (ODD 10) à des programmes de création d'emplois et de croissance économique (ODD 8), au développement des infrastructures (ODD 11) et à l'accès à l'électricité (ODD 7 ). 42,8% de la population africaine sous le seuil de la pauvreté En conclusion, l'Algérie a atteint sa cible de réduction de la pauvreté longtemps avant 2015 et ses efforts ont fait l'objet d'une reconnaissance internationale à travers l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en 2013 et 2015. A titre indicatif, toutes ces données ont été ramassées dans la contribution du gouvernement algérien au rapport, Accra, Ghana, du 28 juin 2016. Or, en Algérie, on reconnaît même au plus haut niveau qu'il n'y a pas eu d'étude détaillée sur la pauvreté relevant la difficulté de mesurer ce phénomène. Les experts l'ont également souligné à maintes reprises. A titre indicatif, la Banque mondiale a estimé le nombre d'Algériens vivant sous seuil de la pauvreté à 9 millions en 2015 contre 8 millions en 2014. La Ligue algérienne des droits de l'homme a évalué ce chiffre à 14 millions. A l'échelle africaine, 42,8% de la population africaine gagne moins de 1,90 dollar EU par jour. Selon les données les plus récentes, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême est supérieur de 109 millions par rapport à 1990. Avec les changements climatiques et les problèmes d'insécurité, ces chiffres sont appelés encore à grossir.