L'Algérie a enregistré des progrès "considérables" dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) depuis l'adoption de la déclaration du millénaire en 2000 et plusieurs OMD ont même été atteints avant l'échéance de 2015, "malgré un contexte international difficile", souligne un rapport sur les OMD dans le monde à l'occasion de la réunion du Groupe d'experts sur le rapport 2015 portant sur les progrès accomplis pour l'atteinte des OMD en Afrique. Selon ce rapport distribué dimanche à Alger à l'occasion de la réunion d'experts d'évaluation des progrès accomplis pour l'atteinte des OMD en Afrique, l'Algérie a réalisé "des avancées notables" sur l'ensemble des OMD et "plusieurs cibles sont, d'ores et déjà, atteintes". L'Algérie a été distinguée en juin 2013, lors d'une cérémonie spéciale en marge de la 38ème conférence de la FAO pour avoir réalisé le premier OMD relatif à la réduction de moitié de l'extrême pauvreté et de la faim durant la période allant de 1999 à 2015. Le taux de la pauvreté en Algérie a baissé "sensiblement" ces dernières années passant de 14,1% en 1995 à 5% en 2008, précise le rapport citant des statistiques officielles. Le ratio emploi/population est passé de 19% en 1990 à 27,2% en 2010, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 1,8%. Le premier OMD de la déclaration du millénaire relatif à l'élimination de la faim mesurée sur la base d'un (1) dollar américain par population active et par jour a déjà été atteint par l'Algérie dans la mesure où la population disposant d'un dollar par jour a diminué de 1,9% en 1988 à 0,6% en 2005 pour atteindre approximativement 0,4% en 2011. L'objectif fixé était d'atteindre 0,85% en 2015. En matière de lutte contre le chômage et la promotion de l'emploi, le rapport met en exergue la tendance à l'amélioration constatée depuis 2000, relevant l'évolution du nombre des embauches conclues par l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) qui a augmenté de 167% entre 2005 et 2009, la progression de l'emploi des femmes qui a enregistré une hausse "remarquable" passant de 1.193.445 à près de 1.474.000 de salariées, soit une augmentation de 23% entre 2005 et 2010 et la baisse du taux de chômage passant de 30%en 2000 à 15,3% en 2005 puis à 10% en 2010. Concernant l'indicateur relatif au taux net de scolarisation dans le primaire, l'Algérie a déjà atteint ou même dépassé la cible minimum fixée à un taux net de scolarisation de 95% d'ici à fin 2015, en réalisant en 2011 déjà un taux de scolarisation des enfants âgés de six ans de 98,16%. Dans le domaine de la promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, "un saut quantitatif" a été enregistré durant les élections législatives du 10 mai 2012 avec l'élection de 145 femmes à l'Assemblée populaire nationale, soit 31% des députés, fait remarquer le rapport. Des cibles, d'ores et déjà atteintes, d'autres à portée Des "avancées incontestables" ont également été enregistrées par l'Algérie dans le domaine de la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans, en étant parvenu à réduire le taux de mortalité de plus de 45%. L'Algérie figure également parmi les pays les mieux performants en Afrique en matière de l'amélioration de la santé maternelle avec un chiffre de 98,6% en 2009 concernant les accouchements assistés. S'agissant de la lutte contre le VIH/Sida, le paludisme et les autres maladies telles que la tuberculose, l'Algérie est à l'avant-garde en ce sens que la présence de ces maladies sur le territoire national est "pratiquement insignifiante". Conscient de l'importance de la dimension environnementale, le pays s'est doté d'une législation instituant des normes environnementales en adéquation avec les conventions internationales et d'une stratégie environnementale sur dix ans. Cette stratégie s'appuie sur le triptyque de la relance de la croissance économique, de la préservation des ressources naturelles et de l'amélioration de la qualité de vie. Un million de logements a également été réalisé durant la période quinquennal 2005-2009 dans le cadre de la réalisation de l'OMD assurer un environnement durable. Ayant adhéré pleinement aux OMD, l'Algérie a poursuivi sa politique d'approfondissement des réformes en vue de la modernisation de son système économique dans l'ultime objectif de réaliser l'OMD relatif à la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement. Les réformes, dont l'objectif principal vise à instaurer une bonne gouvernance économique et financière, se sont articulées autour de plusieurs actions comme la réforme du plan comptable national, la souscription au système général de diffusion de données du FMI par le biais de la Banque d'Algérie, la réforme du secteur bancaire, de la fiscalité et l'ouverture du secteur des assurances aux compagnies étrangères.
Six axes prioritaires pour l'Afrique Selon les participants aux travaux de cette réunion, ce document souligne l'engagement de l'Afrique à s'atteler aux travaux inachevés au titre des OMD en accordant la priorité aux résultats susceptibles de faire passer le continent de statut de région en développement à celui de pôle de croissance mondiale. Les parties prenantes aux consultations engagées en novembre 2011 à Accra (Ghana) suite à la décision prise par le Conseil exécutif de l'UA en juillet 2010 d'engager une réflexion sur la forme que pourrait prendre les OMD après 2015, ont convenu que le prochain cadre devrait s'appuyer sur les OMD en prenant en compte les questions émergentes liées au changement climatique, à la transformation structurelle économique ainsi que la science, la technologie et l'innovation. Les six piliers sur lesquels repose, ainsi, la vision d'avenir que l'UA cultive pour l'Afrique, ont trait à la transformation économique structurelle visant une croissance inclusive, le développement de la science, technologie et innovation (STI), le développement axé sur l'être humain, la viabilité environnementale et gestion des ressources naturelles, la paix et la sécurité ainsi que le financement et les partenariats pour la mise en œuvre du programme de développement pour l'après 2015. Cependant, l'objectif immédiat de la PCA (Position commune africaine), ont souligné certains experts présents à la réunion d'Alger, est "d'influer sur les processus mondiaux en cours" notamment sur le rapport du groupe de travail ouvert (GTO) sur les objectifs de développement durable lequel devrait servir à alimenter la rédaction du rapport du secrétaire général sur le programme de développement pour l'après 2015. Le groupe africain des négociateurs, investi d'une fonction de médiateur chargé de mener à bonne fin l'établissement des priorités de l'Afrique lors des processus intergouvernementaux en cours, constitue une "importante passerelle" entre la PCA et le travail du GTO, ont estimé ces experts. "Même si certaines priorités identifiées dans la PCA sont déjà reflétées dans les rapports préliminaires du GTO, il reste encore beaucoup à faire pour influencer ce processus de manière globale", ont-ils ajouté. M. Merzak Belhimeur, directeur général des relations économiques et de la coopération internationale au ministère des Affaires étrangères a souligné à l'ouverture des travaux de la réunion l'importance pour les pays africains de "s'approprier la position commune, de coordonner leur action sur le plan international et faire front commun lors des négociations intergouvernementales". Il a appelé les pays africains à œuvrer pour davantage de coordination avec les autres groupes au sein des Nations unies, notamment le groupe des 77 et la Chine et le Mouvement des pays non-alignés pour "mieux défendre les intérêts et maintenir la cohésion des pays en développement".
L'Afrique appelée à relever d'autres défis de développement Selon le représentant de la Commission de l'Union africaine (CUA), Dossinae Yeo a indiqué que l'Afrique, qui a réalisé des performances économiques "impressionnantes" dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), est appelée à relever d'autres défis en la matière, ont soutenu dimanche à Alger des experts africains à l'occasion de cette rencontre. Il a cité à ce propos, la réduction de la pauvreté, l'Education et l'égalité des sexes, faisant observer cependant que ces efforts "ne sont pas accompagnés par d'autres formations inclusives à même de créer des emplois et des richesses". "De nombreux défis restent encore à réaliser, notamment en ce qui concerne la transformation des potentialités économiques africaines ainsi que l'exploitation des nombreuses matières premières existantes en Afrique", a ajouté le représentant de la CUA. Le directeur des politiques macro-économiques de la commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Adm Eltiraika, a abondé dans le même sens, en soutenant que l'Afrique a, à son actif, plusieurs réalisations et doit être de ce fait "fière de la façon dont elle a parcouru certaines étapes". Pour sa part, le représentant de la Banque africaine de développement (BAD), Mohamed Gueye, a mis l'accent sur "l'enjeu" de la rencontre d'Alger qui, a-t-il dit, "consiste à raviver le partenariat en Afrique en vue de faire le point sur les progrès réalisés dans le cadre des OMD et trouver aussi des solutions pour faire face aux complexes et multiples problèmes du continent". "Nous aurons besoin d'un partenariat intelligent et de la participation de tous afin de surmonter les contraintes pour amorcer dans la sérénité l'agenda post 2015", a-t-il dit, soulignant que ce partenariat "doit s'articuler autour d'un dialogue permanent et fructueux". Il a également insisté sur un partenariat basé sur "des politiques et des stratégies inspirées de l'expérience des 15 dernières années, lesquelles sont très riches en enseignement", soulignant que la BAD reste "convaincue que le temps est venu pour l'Afrique d'assurer une mobilisation sans précédent afin de relever le défi de l'agenda post-2015". "La BAD sera à vos côtés et travaillera en partenariat avec les organisations africaines pour promouvoir le développement du continent à travers l'agenda poste-2015", a lancé M. Gueye à l'endroit des experts et représentants des différents pays qui assistent aux travaux de cette réunion de deux jours, organisée sous l'égide de la Commission de l'Union africaine (CUA). Des experts de la CUA, de la Commission économique africaine (CEA), la Banque africaine de développement (BAD), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) y prennent part également pour émettre des observations et des commentaires sur l'avant-projet du rapport 2015, lequel sera présenté au sommet de l'UA en juin prochain. La réunion du Groupe d'experts sur le rapport 2015 sur les progrès accomplis pour l'atteinte des OMD, sera suivie d'une deuxième réunion (5-8 mai) qui portera sur les indicateurs d'évaluation des cibles des Objectifs de développement durable (ODD), rappelle-t-on. Elle regroupera quelque 180 délégués entre points focaux chargés des OMD et membres d'instituts de statistiques des pays africains et sera consacrée à l'élaboration d'une position africaine commune sur la pertinence et la faisabilité des indicateurs des cibles afférents aux ODD.
La pauvreté et la famine empêchent l'Afrique d'atteindre les OMD-2015 La pauvreté et la famine demeurent deux éléments qui empêchent le continent africain d'atteindre, dans une grande mesure, les Objectifs du millénaire de développement (OMD), selon un document présenté dimanche à Alger, à l'occasion de la réunion du Groupe d'experts sur le rapport 2015 portant sur les progrès accomplis pour l'atteinte des OMD en Afrique. A quelques mois de la date butoir (fin 2015) pour la réalisation des OMD, l'Afrique qui a enregistré des progrès dans la réalisation de certaines cibles, "n'arrive pas encore à relever les défis liés à la réduction de l'extrême pauvreté et de la faim", est-il noté dans le document. Cette lenteur est probablement liée à "l'incapacité de résoudre le problème de l'insécurité alimentaire qui est antérieur à la réalisation des OMD", a-t-on estimé, relevant toutefois que l'éducation pour tous, la parité dans les écoles et l'autonomisation des femmes ont connu une "nette progression", de même que les efforts pour l'éradication du VIH-SIDA et du paludisme.