Tout porte à croire que les relations algéro-italiennes sont passées désormais à la vitesse supérieure et les visites officielles que s'échangent ces derniers temps les responsables des deux pays ont considérablement renforcé la volonté des deux parties d'aller de l'avant dans la concrétisation des objectifs de coopération et de partenariat. En témoigne la prochaine signature du mémorandum d'entente entre les deux pays, annoncée hier par Mauro Agostini, secrétaire d'Etat au commerce international. Le responsable italien, qui a achevé hier sa visite de deux jours à Alger par la tenue d'une conférence de presse au siège de l'ambassade d'Italie à Alger, a indiqué, à cet effet, que le mémorandum en question a pour objectif d'encadrer l'ensemble des opérations de coopération que les deux parties envisagent de lancer, notamment dans le secteur des PME/PMI. « L'expérience italienne dans ce domaine est mondialement reconnue et nous comptons en faire bénéficier les entreprises algériennes dans le cadre d'une série d'accords spécifiques devant intervenir entre les deux pays », souligne M. Agostini. Parmi ces accords, le secrétaire d'Etat italien a cité celui en vertu duquel la société italienne Simest sera en mesure de soutenir et de financer les projets d'investissement italiens en Algérie. La Simest, notons-le, est une société composée de banques et de réseaux créée dans le but de promouvoir les investissements italiens à l'étranger et de les soutenir techniquement et financièrement. Outre le secteur des infrastructures, où l'Italie entend renforcer sa présence, le secteur énergétique constitue pour elle un point fondamental dans ses relations avec l'Algérie. Selon M. Agostini, il s'agit d'un secteur stratégique où des projets de grande envergure sont actuellement en cours de réalisation ou prochainement lancés. Rappelons à ce propos qu'une délégation algérienne chargée de mener des discussions avec des responsables italiens sur les modalités de réalisation du deuxième gazoduc sous-marin (le Galsi), qui doit relier l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne dès 2009, se rendra à Rome avant la fin de l'année en cours. Le secrétaire d'Etat italien a indiqué que ce projet « est un projet privé, mais un accord intergouvernemental existe tout de même pour le soutenir ». Un autre secteur a été également évoqué par M. Agostini comme pouvant intéresser les investisseurs italiens. Il s'agit du secteur des finances où l'Association des banques italiennes (ABI) a déjà engagé des opérations de partenariat et de collaboration avec l'ABEF, affirme encore le secrétaire d'Etat italien. Les privatisations des entreprises algériennes suscitent également l'intérêt des Italiens, puisque, selon l'ambassadeur italien à Alger, sept manifestations d'intérêt ont été déjà enregistrées, dont celle concernant l'ouverture du capital de la CNAN. S'agissant du volume des investissements, M. Agostini a estimé qu'il « est certes modeste (environ 6 millions d'euros), mais enregistre des augmentations considérables d'année en année ». Quant au volume des exportations italiennes vers l'Algérie, une augmentation de 30% est à signaler par rapport aux années précédentes. Rappelons enfin que le président du Conseil italien, Romano Prodi, se rendra en visite en Algérie, les 14 et 15 novembre. Selon le ministre italien du Développement économique, Pier Luigi Bersani, qui a effectué une visite officielle de deux jours en Algérie au cours du mois d'octobre, avait estimé à cette occasion que la visite de M. Prodi aura « un caractère stratégique » et sera « fondamentale » pour la poursuite de la coopération bilatérale et l'élargissement de la coopération économique.