Le directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), Mohamed Chami, a invité hier à Alger les Petites et Moyennes entreprises (PME) italiennes à une « grande implication » dans l'économie algérienne, notamment par l'assistance à la mise à niveau de leurs homologues algériennes. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la première session du Conseil d'affaires algéro-italien, qui se tiennent à la CACI, M. Chami a indiqué que les grandes sociétés italiennes, particulièrement, dans le secteur énergétique, avaient jusqu'à présent « dominé les relations économiques bilatérales », tandis que l'Italie est réputée mondialement pour ses PME. Le président de la CACI, Brahim Bendjaber, a quant à lui émis le souhait que les sociétés italiennes « dépassent le stade purement commercial » dans leurs activités en Algérie, en mettant tout leur poids dans « l'intensification des investissements directs afin d'arriver à un partenariat mutuellement profitable ». La tenue de la première session de ce conseil, longuement attendue par les opérateurs économiques algériens et italiens, vient « concrétiser » un mémorandum d'entente signé fin 2005 entre les Chambres de commerce et d'industrie des deux pays. La délégation italienne, qui a pris part à cette rencontre, est conduite par le président de la Chambre de commerce et d'industrie italo-arabe, Sergio Marini, et comprend une vingtaine de sociétés et associations patronales italiennes. Dans son intervention, M. Marini a exprimé une « certaine insatisfaction » à l'égard des relations économiques et commerciales algéro-italiennes qui « devraient, selon lui, être plus significatives et à la hauteur des relations politiques ». Concernant les secteurs qui retiennent l'intérêt, M. Marini a indiqué que les opérateurs italiens présents à Alger souhaitent reprendre une partie importante des entreprises publiques proposées à la privatisation, notamment celles opérant dans les domaines de l'industrie légère et manufacturière. « Cet intérêt traduit la volonté des entreprises italiennes d'internationaliser leurs activités en s'attaquant d'abord à la zone euroméditerranéenne », selon le même intervenant. A cet effet, un des opérateurs transalpins a estimé que « le renforcement de la coopération économique dans le bassin méditerranéen, avec une implication de la Russie, représente l'élément-clé pour faire face à la concurrence asiatique et américaine ». L'ambassadeur d'Italie à Alger, Giovanni Batista Verderame, a, pour sa part, appelé les opérateurs de son pays à « prendre leur responsabilité par une traduction économique des relations politiques considérables qui lient les deux pays ». Les travaux de la première session du Conseil d'affaires algéro-italien seront sanctionnés par l'installation d'un comité directeur pour ce forum économique et commercial. Les échanges commerciaux entre les deux pays durant l'année 2005 s'étaient établis à quelque 7 milliards de dollars, en hausse de 34,56% par rapport à l'année précédente. Les exportations algériennes vers l'Italie durant la même période ont atteint une valeur de 5,5 milliards de dollars, tandis que ses importations sont de 1,5 milliard de dollars, soit un excédent de quelque 4 milliards de dollars, selon les statistiques officielles. Les hydrocarbures représentent la majorité écrasante des ventes algériennes vers ce pays ne laissant qu'une étroite marge de 75 millions de dollars pour d'autres produits agroalimentaires et semi- finis en particulier.