Des deux côtés de la Méditerranée, l'ancien postulant à la candidature pour la présidentielle algérienne de 2014, a le don d'irriter. Sur son compte twitter, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano, demande l'interdiction du territoire pour l'Algérien et le blocage de ses comptes bancaires. Elle lui reproche le payement des amendes dressées aux femmes portant le voile intégral en France. «Rachid Nekkaz détourne impunément nos lois : je demande son expulsion immédiate», a twitté l'eurodéputée qui a du coup lancé une pétition, où elle dresse une série de griefs à l'encontre de celui qui a renoncé à sa nationalité française pour pouvoir se présenter à la présidentielle algérienne. Pour elle, Rachid Nekkaz «se vante de détourner la loi d'interdiction du port du voile intégral en ayant payé plus de 230 000 euros d'amendes à la place des femmes condamnées à une contravention pour avoir porté dans la sphère publique cette tenue illégale». «Il contourne impunément notre législation et encourage en réglant les amendes à la place des personnes redevables à mépriser et à violer la loi. Le laxisme ça suffit ! Le voile intégral est une publicité pour l'islam radical que nous devons combattre sans merci sur le territoire», a encore écrit Mme Morano. Même requête formulée par l'élu municipal marseillais du Front national (FN), Stéphane Ravier. L'élu du FN reproche aux autorités françaises de ne pas avoir interdit de séjour Rachid Nekkaz. «L'Algérien Nekkaz encourage les troubles à l'ordre public : il devrait être interdit de territoire depuis longtemps !» a-t-il twitté. Depuis 2010, Rachid Nekkaz a mis sa fortune au service des femmes verbalisées pour port du voile. L'homme ne se prive pas de se vanter d'avoir réglé plus de 1169 amendes en France, depuis le vote de la loi sur le port du voile et de faire de même pour les contraventions interdisant le burkini. Si les autorités françaises cherchent la parade pour l'empêcher d'agir, Rachid Nekkaz est depuis peu la cible d'attaques de la part de responsables algériens. Ses nombreux sit-in filmés devant les appartements du Premier ministre Abdelkader Sellal, de celui du patron du FLN, Amar Saadani à Neuilly, ou du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, irritent au plus haut niveau de l'Etat. Lors de sa conférence de presse, le secrétaire général du FLN l'avait pris pour cible et accusé d'être la «marionnette» du général Toufik, actionné par celui-ci pour «faire du chahut» et perturber l'élection présidentielle d'avril 2014. En réponse, celui qui n'a pu recueillir les parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle de 2014 avait exigé des excuses du patron du FLN, avant d'annoncer avoir effectué une requête auprès de ses avocats pour le dépôt d'une plainte contre «les déclarations diffamatoires» de Amar Saadani.