Depuis hier, Milovan Rajevac n'est plus le sélectionneur de l'équipe nationale. Ce n'est pas une surprise, puisque cette issue était dans l'air depuis dimanche. Hier, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, et le désormais ex-coach des Verts ont acté la séparation «à l'amiable», comme l'indiquera le communiqué de la FAF. Cette décision est loin de faire l'unanimité. Elle divise l'opinion entre les partisans du renvoi et maintien du technicien serbe. Finalement, les joueurs ont voulu et obtenu la tête du sélectionneur. Le vestiaire s'est ligué contre Rajevac et a fini par obtenir gain de cause. Cet épisode est un mauvais signe pour la suite. Les motifs d'inquiétude sont multiples. La rapidité, pour ne pas dire la légèreté, avec laquelle le sélectionneur a été débarqué au milieu du gué laisse perplexe. Elle dénote d'une absence de consistance du socle sur lequel repose l'équipe nationale. Il aurait été mieux indiqué de calmer le jeu, d'appeler les deux parties (coach-joueurs) à la raison, de privilégier les intérêts de la sélection avant celui des joueurs qui, en fin de compte, ont dicté leur loi et obtenu gain de cause. Les différends joueurs-coach sont légion dans le football sans que cela n'entraîne le renvoi de quiconque, surtout dans une étape aussi sensible que celle que traverse l'équipe nationale. La Fédération a-t-elle pris en compte tous les paramètres, mesuré tous les enjeux qui découlent de ce choix ? Pas sûr. Il n'était pas obligé de souscrire à la revendication des joueurs. Le Serbe était dans son droit et son rôle de choisir les éléments les plus aptes et en forme pour le rendez-vous face au Cameroun. Sa démarche était dictée par la logique et le bon sens. Elle s'est heurtée à celle des joueurs qui voulaient jouer coûte que coûte même avec un temps de jeu squelettique en club. Au lieu de soutenir le sélectionneur, la Fédération a préféré se ranger derrière les joueurs. L'avenir dira si c'était la bonne ou mauvaise solution. Dans un mois, presque jour pour jour, l'équipe nationale ira défier le Nigeria sur ses terres dans un match où la défaite est interdite. Nabil Neghiz est averti. Il ne faudra pas qu'il heurte l'humeur des joueurs qui réclameront une place de titulaire s'il ne veut pas connaître le même sort que Rajevac. En attendant, la Fédération va repartir à la chasse d'un autre coach peut-être sans tirer la moindre leçon des épisodes Halilhodzic, Gourcuff, Rajevac. Le remplaçant de Milovan Rajevac prépare ses valises pour la CAN-2017 au Gabon. C'est un ancien joueur de Ligue 1 (France) qui a entraîné le Cameroun, sans succès, et un paquet d'autres sélections en Afrique et en Asie.