Milovan Rajevac a coaché l'équipe nationale algérienne pour la seconde et dernière fois, dimanche dernier, au stade Tchaker de Blida contre le Cameroun. En effet, après une première réunion lundi avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, au cours de laquelle, le premier responsable de la fédération, lui a bel et bien témoigné sa volonté de le maintenir à la tête des Verts et lui a donc renouvelé sa confiance, il s'avère finalement que c'est Rajevac qui a démissionné en raison d'une forte pression des joueurs. C'est ce que précise un communiqué laconique de la FAF publié hier soir sur son site internet. "M. Milovan Rajevac a démissionné aujourd'hui, mardi 11 octobre 2016 de son poste de sélectionneur national de l'équipe d'Algérie", indique la FAF, pas un mot de plus. C'est un secret de Polichinelle, certains cadres de l'équipe, à l'image de M'bolhi, Medjani, Feghouli, Taïder, Ghoulam et autres Brahimi et Mesloub sont montés au créneau pour contester carrément les compétences de Rajevac auprès de Raouraoua. Dans les vestiaires après le match contre le Cameroun, certains joueurs ont manifesté leur colère à la face de Rajevac obligeant le technicien serbe à sortir pour ne pas envenimer la situation. En fait, Rajevac a fini par comprendre qu'il ne pouvait pas continuer à travailler avec ce groupe à moins de le changer carrément. Même ses deux assistants, Mansouri et Neghiz, n'ont pas plaidé la cause de Rajevac et ont plutôt pris le parti des joueurs. C'est donc la cassure définitive entre les joueurs et l'entraîneur. Une indemnité de départ de 120 000 euros Etant donc contre l'idée dans un premier temps, comme rapporté par nos soins hier, Raouraoua a fini par ouvrir dans la soirée de lundi les discussions autour de la démission. Les deux hommes se sont, du coup, donné rendez-vous hier en fin d'après-midi pour discuter des modalités de cette rupture du contrat entre les deux parties, notamment en ce qui concerne le volet financier. Un accord a été vite trouvé dans ce sens pour que Rajevac quitte son poste avec des indemnités de départ volontaire représentant le montant de trois mois de salaire (octobre, novembre, décembre) soit près de 120 000 euros sachant qu'il perçoit 40 000 euros par mois. L'intérim de la sélection sera assuré par le duo Neghiz-Mansouri en attendant la nomination d'un nouveau sélectionneur national, sans doute un étranger. Quand et surtout qui dirigera les Verts à l'occasion de la prochaine sortie capitale contre le Nigeria, le 12 novembre prochain à Uyo ? Selon notre source, la FAF a décidé de recruter un entraîneur étranger avant la rencontre contre le Nigeria. Les deux techniciens français, Paul Le Guen ou Rolland Courbis (qui ont une expérience du football africain) pourraient être recrutés avant le déplacement au Nigeria. Le départ de Rajevac à un mois d'une échéance importante fait courir à la FAF un risque majeur sans oublier le fait de donner la nette impression d'avoir abdiqué devant le diktat des joueurs. Le Guen en pole position pour le remplacer Milovan Rajevac est le 11e technicien à quitter la sélection algérienne sous l'ère Raouraoua. Depuis 2001, Raouraoua a enrôlé 11 sélectionneurs, ce qui veut dire plus d'un entraîneur par an. Il avait débuté avec Rabah Madjer, et l'on se rappelle la manière avec laquelle ce dernier a été débarqué. Ensuite, il avait engagé le Belge Leekens, qui n'a pas trop tardé à quitter le poste et permettre à Saâdane d'y rester une seule année. Il est remplacé par le Belge Robert Waseige mais celui-ci ne restera pas longtemps. Un tour également et puis s'en vont Fergani (2005) et Ighil (2006). Puis il refait appel à Rabah Saâdane, qui a réussi à emmener l'Algérie à un Mondial, après 24 ans d'absence. Au lendemain de l'élimination de la CAN-2012, le "Cheikh" a été remplacé par Halilhodzic, auteur d'un parcours historique au Mondial du Brésil, alors que l'équipe nationale était passée à côté à la CAN-2013 une année auparavant. Après la Coupe du monde, Gourcuff a remplacé le Bosnien avec l'objectif d'aller au Mondial de Russie en 2018, mais la pression a eu raison de lui. SAMIR LAMARI