Durant deux décennies au moins, le secteur industriel a subi un fléchissement certain dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, avec un taux d'occupation qui flirte avec les 8% de la population active. Au tout début de la fameuse «Révolution industrielle», la wilaya d'Oum El Bouaghi a vu s'implanter et s'épanouir un tissu industriel en rapport avec la vocation de la région. Plusieurs unités de production relevant du textile ou de l'agroalimentaire sont venues réduire de façon notable le taux de chômage qui touchait principalement la frange des jeunes. Aïn M'lila et Aïn Beida représentaient alors deux pôles industriels appelés à dynamiser l'emploi et à participer au développement social de la wilaya. La première ville a vu l'implantation d'une usine spécialisée dans la fabrication des cabines sahariennes, et la seconde, d'une usine de menuiserie générale. L'une et l'autre employaient au départ un millier d'ouvriers. La Cabam ( Cabines de Aïn M'lila) a presque gardé son rythme, ne subissant guère de compressions drastiques, alors que l'unité de Aïn Beîda a failli se désagréger. Elle a réduit à trois quarts ses effectifs. La crise économique qui a affecté le monde à la fin du siècle dernier a emporté sur son passage un fleuron de l'industrie textile de la région. Il s'agit de l'unité lavage-peignage (Elatex) de Meskiana et celle de la filature (Filab) de Aïn Beïda. Ces deux unités employaient environ 1500 ouvriers. Leur fermeture au tout début du siècle a été vécue comme une blessure qui n'arrive pas à se refermer. Aujourd'hui encore, beaucoup espèrent qu'un jour les pouvoirs publics les remettent sur rail, en faisant appel à un partenaire étranger. Dans le même sillage, d'autres unités de production ont mis la clé sous le paillasson. Au regard de la crise qui affecte le pays, faut-il s'attendre à une relance du secteur dans les mois ou années à venir ? Le premier signe d'espoir est venu du côté de Sigus, avec l'implantation d'une usine de ciment. D'une superficie de 102 ha, ladite unité produira 2 millions de tonnes dès sa réception. Elle offrira quelque 450 emplois directs et plus de 2500 indirects, une fois sa vitesse de croisière atteinte. L'autre nouveauté consiste en l'assainissement du patrimoine foncier industriel qui est demeuré en jachère entre la main de faux investisseurs. La wilaya a donné un grand coup dans la fourmilière en dépossédant certains bénéficiaires d'assiettes de terrain qui n'avaient pas respecté le cahier des charges. Nous avons appris de sources sûres que les investisseurs défaillants ont reçu des mises en demeure l'année passée. Suite à cela, au moins 25 arrêtés de concession furent annulés et remplacés par de nouveaux investisseurs. Par ailleurs, pour booster l'investissement, la wilaya projette de créer un parc industriel de 400 ha à Ouled Gacem et Aïn M'lila. Ce projet a obtenu l'accord du Conseil national de l'investissement (CNI) lors de la session de mars 2016. Toujours pour respecter la vocation de la wilaya, qui est par essence agropastorale, au moins treize zones d'activités seront dédiées à l'agroalimentaire, comme la conservation de la tomate, la production de jus, d'huile d'olive, de confitures. Ces nouvelles zones sont programmées dans les communes rurales ou semi-rurales de Berriche, Dhalaâ, Meskiana, Ouled Hamla, F'kirina et Bir Chouhada.