Le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) travaille actuellement à la rédaction d'un rapport sur la progression effective du dossier de l'enseignement de tamazight. «Nous travaillons sur un rapport important afin de mettre en exergue la progression effective du dossier de l'enseignement de tamazight à travers son évolution statistique, l'analyse des données et la perspective d'une généralisation sur l'ensemble du territoire national», annonce le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, contacté par El Watan, précisant que son institution et le ministère de l'Education nationale (MEN) sont en consultation pour définir les paramètres pertinents à mettre en exergue et établir un canevas statistique complet pour une lecture appropriée de l'évolution statistique après «l'effort de généralisation» consenti par le MEN. Le ministère et le HCA ont signé, en février 2015, un accord de partenariat pour la promotion de la langue amazighe. Une commission technique de suivi commune a été installée avec pour mission de «discuter d'observations relevées sur le terrain quant aux difficultés faisant obstacle à l'attractivité et l'avancée de l'enseignement de tamazight». Depuis six mois, les travaux de la commission mixte ont été mis en veilleuse en raison du changement de statuts de certains membres (départ, décès). «On doit reprendre nos travaux et ainsi mettre à l'ordre du jour l'aspect facultatif de l'enseignement de tamazight et la cohérence générale de l'enseignement et la stratégie à adopter», estime Si El Hachemi Assad, qui, tout en saluant l'engagement de la ministre, Mme Benghebrit, estime que cette dernière doit amender la loi d'orientation de l'Education nationale de 2008 concernant l'aspect facultatif de tamazight pour se conformer à la nouvelle Constitution et produire une nouvelle circulaire propre à la matière tamazight ; la dernière datant du mois de mai 2008. «Nous travaillons à l'élaboration d'un document qui devra être intitulé : Cohésion et généralisation de tamazight, quelle stratégie ? Il sera présenté avant la fin de l'année. Il s'agit de connaître grâce aux données transmises par des directeurs de l'éducation l'emplacement des écoles choisies, le suivi de l'enseignement de cette langue d'un cycle à un autre, et donc prévoir plus de postes budgétaires. Nous aurons la possibilité aussi étudier les modalités d'introduction de tamazight dans le préscolaire», poursuit M. Assad. S'agissant du refus de certains parents l'enseignement de tamazight, le secrétaire général du HCA parle de «cas isolés». Pour cette nouvelle rentrée, 25 355 nouveaux élèves suivront des cours de tamazight, pour un nombre d'enseignants de 500 (2107 au total) répartis à travers une trentaine de wilayas. «Il y a, pour cette année, 11 165 groupes pédagogiques, alors qu'au démarrage de l'enseignement de tamazight il y avait seulement 233 enseignants pour 37 690 élèves», précise-t-il.