Le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) a plaidé la tenue d'assises nationales qui réuniront le ministère de l'Education et les directeurs au niveau des wilayas, afin de lever les contraintes freinant la généralisation de l'enseignement de tamazight. «Le HCA demande la tenue de cette rencontre importante pour mieux faire avancer le processus de généralisation», a déclaré, hier, au Temps d'Algérie, le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad. Dénonçant le prétexte de «demande sociale», invoqué par certains directeurs de l'éducation qui agissent contre la promotion de cette langue, notre interlocuteur sollicite l'intervention de la première responsable du secteur, laquelle doit, selon lui, prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à ces blocages. «Il faut en finir avec cette notion «piégeante» centrée sur le problème de la demande dite sociale, car elle représente en elle-même un vrai frein pour le développement de l'enseignement de tamazight», préconise-t-il. M. Assad qui dit ne pas douter de l'engagement de Mme Benghebrit, rejette tout manque d'intérêt quant à l'orientation politique portant sur une généralisation graduelle de tamazight. «L'orientation politique est claire et elle est même respectée», insiste M. Assad qui souligne que ce processus doit se faire étape par étape et sans précipitation. «Nous sommes en train d'avancer en travaillant en concertation avec notre partenaire, à savoir le ministère de l'Education», a-t-il dit. Une généralisation progressive et planifiée Plus explicite, notre interlocuteur rappelle que le projet de généralisation de l'enseignement de cette langue nationale consiste en un plan de consolidation et de généralisation progressive et planifiée à court terme (2015/2016-2016 /2017-2017/2018). Dans ce cadre, il est prévu le renforcement des effectifs (postes budgétaires) appuyé par l'instauration d'une cohérence dans cet enseignement avec un suivi et une continuité à tous les niveaux, entre les différents cycles et sur le principe d'une extension géographique, indique-t-il. Par la suite, cet enseignement est appelé à être étendu au préscolaire, et ce dans le cadre de l'enseignement/apprentissage par les langues maternelles. C'est ce qui est prévu, d'ailleurs, par le ministère de l'Education à l'horizon 2017-2018. Tamazight est enseigné dans 23 wilayas Affichant son optimisme quant à l'étendue de l'enseignement de tamazight, M. Assad parle d'une évolution «assez positive», enregistrée sur la courbe statistique. Cette progression est apparente sur le plan de l'encadrement pédagogique, où le nombre d'enseignants est passé de 233 et 37 690 apprenants en 1995 (phase d'expérimentation) à 1904 enseignants et 282 155 apprenants durant l'année scolaire 2013/2014. Même cas pour le nombre de wilayas où est enseignée cette langue, passant de 16 en 1995 à 11 en 2013, avant d'augmenter à 23 actuellement. Les nouvelles wilayas sont Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Tipasa, Oran, Ghardaïa, Mascara et Aïn Témouchent. Enfin, le SG de l'HCA estime que l'évolution de cet enseignement requiert l'adhésion de tous les acteurs de la société ainsi que la levée des mesures administratives et pédagogiques qui entravent ce processus. Le caractère facultatif de cet enseignement lui cause de grands préjudices et constitue un frein à son avancement par l'insuffisance d'affectation de postes pour les inspecteurs et de postes pédagogiques pour enseignants ainsi que l'exigence de la résidence pour ces derniers.