Concernant l'officialisation de la langue, il a assuré qu'en l'état actuel, tamazight peut répondre aux exigences. Rattaché à la Présidence depuis sa création en 1995, à l'issue du boycott scolaire, le Haut-Commissariat à l'amazighité, (HCA), tente une nouvelle aventure dans sa mission de réhabilitation de tamazight. Même si ses activités ne se sont pas estompées depuis deux décennies, il n'en demeure pas moins que son terrain de prédilection, faut-il le reconnaître, se rétrécit de jour en jour. Et pour cause, tamazight reste un élément indésirable chez plusieurs institutions de l'Etat. Si El-Hachemi Assad, premier responsable de l'institution, le confirme à demi-mot. Même s'il met une touche d'optimisme dans ses déclarations, en avançant que "l'Etat met les moyens pour promouvoir tamazight", la réalité sur le terrain est toute autre. "Des directeurs de l'éducation de plusieurs wilayas refusent de se soumettre aux circulaires et autres directives du ministère de l'Education nationale concernant tamazight", a-t-il reconnu, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège d'El Moudjahid. Si d'aucuns savent que le HCA ne fait qu'appliquer "la politique de l'Etat" dans ce domaine, cela relève plutôt des missions régaliennes attribuées à cette institution, qui ne sont, par ailleurs, pas les mêmes dont doit bénéficier l'amazighité. M. Assad a dénoncé aussi la bureaucratie qui freine, selon ses dires, la promotion de tamazight. Il a rappelé les problèmes et les embûches qui fragilisent l'enseignement de cette langue. Elle se retrouve, au jour d'aujourd'hui, enseignée uniquement dans 11 wilayas, alors qu'elle était apprise dans 16 wilayas en 1995. Il a cité le caractère facultatif imposé à son enseignement, qui reste un obstacle de poids. D'autres problèmes sont rencontrés souvent par les enseignants et même par les apprenants. "D'autres problèmes d'ordre pédagogique et socioprofessionnel freinent son épanouissement", a fait remarquer M. Assad, qui a rappelé qu'en matière d'encadrement, le corps enseignant a connu une évolution positive. En 1995, ils étaient 233 enseignants. En 2013, le HCA en a recensé 1 654. Pour les apprenants, même si plusieurs wilayas ont abandonné son apprentissage, le nombre d'élèves est passé de 37 690 en 1995 à 234 690 en 2013. Le SG du HCA a fait savoir, en outre, que le programme d'action de son institution, prévoit des actions globales à mener conjointement avec plusieurs départements ministériels, notamment celui de l'Education, afin de solutionner toutes ces difficultés. Interrogé sur Yennayer, le nouvel an amazigh, M. Assad a plaidé pour son officialisation, en abordant la nomenclature des fêtes nationales, qui doit, selon lui, être revue pour introduire Yennayer comme fête nationale. Il a annoncé plusieurs actions et activités à cette occasion à travers plusieurs régions du pays. Il a évoqué l'ouverture de classes primaires en tamazight dans plusieurs wilayas et aussi des cours d'alphabétisation dans cette langue, avec en prime, la révision du statut juridique de l'enseignement de tamazight pour aboutir à une généralisation graduelle de cet enseignement. Concernant l'officialisation de la langue, il a assuré qu'en l'état actuel, tamazight peut répondre aux exigences, en annonçant que cela reste "une revendication du HCA". Concernant la future Constitution, il a rappelé que le HCA n'a pas été associé aux pourparlers, mais des recommandations de colloques sur la nécessité de l'officialisation de tamazight ont, de tout temps, été transmises et rendues publiques. M.M.