Echange d'expériences et prise en charge des enfants autistes, lors du séminaire «Vivre mieux avec l'autisme», organisé à Tizi Ouzou. Un séminaire de deux jours sur le thème «Vivre mieux avec l'autisme» a été organisé, le week-end dernier, au siège de l'APW de Tizi Ouzou. L'initiative est de l'Association des handicapés et leurs amis (AHLA) et l'Association des émigrés de Bouzeguène, basée à Aubervilliers. L'objectif assigné à cette rencontre, selon ses initiateurs, est d'échanger les expériences en matière de suivi et de prise en charge des enfants souffrant de troubles autistiques. L'orthophoniste F. Valade a abordé dans sa communication l'intégration scolaire des enfants autistes en France. «Le problème des troubles de langage prend de l'ampleur. Après deux ans, il est constaté une absence ou un retard de langage ayant des liens avec les troubles autistiques», a-t-elle alerté. Sa consœur, U Helmig, s'est intéressée au bilan orthophonique de l'enfant autiste. «Il y a peu d'outils spécifiques pour reconnaître l'autisme, d'où le recours à l'observation». L'intervenante a expliqué aux participants les méthodes utilisées par les orthophonistes français dans le suivi des malades tout en insistant sur l'instauration de la communication entre l'autiste et son éducateur. Pour sa part, Dr Ferraji Taieb a plaidé pour un meilleur suivi des enfants autistes, à travers notamment le diagnostic précoce pour éviter les complications de l'handicap. La psychologue, Sophie Gandillot, a parlé du rôle du psychologue dans l'évaluation et la prise en charge adaptée à chaque enfant autiste. Dr Nora Bouaziz, pédopsychiatre dans un hôpital parisien a expliqué les méthodes de l'examen psychiatrique de l'enfant. «La prise en charge doit être pluridisciplinaire pour un meilleur résultat. Les autistes sont des êtres normaux qui peuvent s'intégrer dans la vie scolaire et sociale s'ils sont bien entourés et aidés. Tous les enfants doivent avoir la possibilité d'accéder aux apprentissages». Des spécialistes en réadaptation scolaire exerçant à Tizi Ouzou ont déploré le manque de moyens pédagogiques mis à la disposition des éducateurs et des orthophonistes ainsi que le manque de formation. Une éducatrice exerçant au sein de l'Association des handicapés de Bouzeguène fera remarquer: «L'école primaire mise à notre disposition par l'APC n'est pas aménagée pour accueillir cette catégorie de handicapés. Aussi, le personnel recruté, pour la majorité dans le cadre des dispositifs de l'action sociale, n'est pas stable. Nous recevons des enfants de huit communes et le transport pose problème».