Les cours du pétrole ont ouvert en baisse, hier en cours d'échanges européens, de même qu'à New York où les investisseurs ont anticipé une augmentation des réserves de brut aux Etats-Unis, avec un certain doute planant toujours sur une éventuelle réduction de l'offre par les pays producteurs. Le cours du pétrole brent a atteint, sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, son plus bas depuis trois semaines à 49,70 dollars le baril, avant de gagner un peu moins d'un dollar, vers 16h GMT, s'établissant à 50,56 dollars le baril. Le prix du light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, perdait vers 13h20 GMT, 79 cents à 49,17 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex) sur le contrat pour décembre. Très attendus par les investisseurs, les chiffres sur les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, publiés hier par le département de l'Energie (DoE) ont finalement révélé une légère baisse, de façon inattendue. Le DoE a enregistré, en effet, un recul des réserves commerciales de brut à hauteur de 600 000 barils à 468,2 millions de barils, alors que les experts tablaient sur une hausse de 2 millions de barils. Les chiffres officiels du DoE viennent également à l'encontre des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) qui tablait mardi soir sur une hausse encore plus marquée des réserves de brut la semaine dernière. Beaucoup d'observateurs ont évoqué, par ailleurs, «le doute qui s'installe lentement sur une possible réduction de l'offre par les principaux pays producteurs». Depuis le début de la semaine, les cours de l'or noir, soutenus fin septembre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui avait annoncé un probable accord pour réduire sa production, ont commencé à reculer, aidés par «l'Irak et la Russie qui ont sapé la confiance que le marché avait dans l'accord conclu par l'Opep à Alger le mois dernier», affirment encore des analystes. Selon Bloomberg, la chute des prix s'explique ainsi par «le refus de la Russie de coopérer pour limiter la production», mais aussi par l'Irak qui vient de demander à être exempté d'un gel de sa production pour conserver les revenus du pétrole et lui permettre de lutter contre l'organisation Etat islamique. Le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, s'est précipité à Baghdad pour régler la situation, mais ses efforts n'ont pour l'instant visiblement pas abouti. Il n'en demeure pas moins que beaucoup de pays producteurs de pétrole nourrissent toujours l'espoir de voir, à court terme, le marché pétrolier se rééquilibrer. Même la Banque mondiale, dans sa dernière édition du Commodities Markets Outlook, table sur une hausse progressive des prix du pétrole, soit un baril à 55 dollars en 2017, en raison de la récente décision de l'Opep de limiter sa production. Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al Faleh, a estimé, dimanche dernier, que le cycle de baisse des prix du pétrole touchait à sa fin, dans un contexte d'amélioration des fondamentaux du marché. Les pays producteurs doivent se réunir fin novembre pour décider puis officialiser un gel de la production.