Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse mercredi en Asie à la faveur d'un affaiblissement du dollar, et d'un regain d'optimisme des investisseurs quant à un accord international pour geler les niveaux de production. Le billet vert a mal digéré un indicateur américain qui a montré un brusque ralentissement de l'activité dans les services aux Etats-Unis, ce qui fait douter d'une hausse rapide des taux d'intérêt américains. Cela s'ajoute aux faibles chiffres américains de l'emploi de vendredi qui pèsent aussi sur la monnaie américaine. Or tout affaiblissement du dollar rend le pétrole -libellé en billet vert- moins cher pour les investisseurs munis d'autres devises, ce qui dope la demande. Vers 04H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre prenait 31 cents, à 45,14 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en octobre, gagnait 33 cents à 47,59 dollars. Les cours ont également été portés par un regain d'espoir que la Russie et les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) parviennent lors d'une réunion en septembre en Algérie à trouver un accord pour contrôler les niveaux de production. L'excès d'offre est une des raisons fondamentales de la dégringolade des prix du brut depuis juin 2014, quand le baril se négociait au-delà des 100 dollars. Une précédente tentative des producteurs pour geler le niveau d'offre avait échoué, en raison notamment des réticences de Téhéran à réduire sa production, au moment où l'Iran recommence à arroser la planète de son brut, grâce à la levée des sanctions. Or mardi, le président iranien Hassan Rohani a déclaré après une rencontre avec le secrétaire général de l'Opep Mohammed Barkindo que Téhéran était prêt à aider à stabiliser le marché.
Le pétrole sans direction claire après les annonces russo-saoudiennes de la veille Les prix du pétrole évoluaient en ordre dispersé à Londres et New York avant-hier en cours d'échanges européens, après avoir bondi la veille sur fond d'initiative russo-saoudienne pour stabiliser le marché de l'or noir, le marché restant sceptique sur la portée d'une telle collaboration. Vers 10H55 GMT (12H55 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 47,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 21 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre gagnait 55 cents à 44,99 dollars. Les prix du pétrole ont connu un sursaut de courte durée (lundi) alors que la Russie et l'Arabie saoudite semblaient signaler une collaboration dans la lutte contre la surabondance de l'offre mondiale (de pétrole), cependant les marchés se sont rapidement ajustés alors que la portée de la déclaration a déçu les attentes, relevait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. En marge du sommet du G20 en Chine, les ministres de l'Energie russe, Alexandre Novak, et saoudien, Khaled al-Faleh, ont reconnu l'importance d'un dialogue constructif et d'une coopération étroite entre les principaux pays exportateurs afin de soutenir la stabilité sur le marché dans une déclaration commune. Mais les deux ministres ont toutefois affiché des positions divergentes quant à l'opportunité d'un gel de la production, trois semaines avant la réunion informelle prévue en Algérie entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à laquelle Moscou a prévu de prendre part. Avec le ministre russe indiquant qu'un éventuel gel de la production fera partie des discussions, et le ministre saoudien restant plus circonspect, les réactions à cette annonce (de coopération) ont été mitigées et la volatilité est susceptible de rester la règle du jeu au moins pour l'instant, expliquaient les analystes de JBC Energy. Aucune mesure concrète n'a été décidée pour l'instant, donc rien n'est susceptible de changer à court terme, abondaient les analystes de Commerzbank, ce qui expliquait que les cours pétroliers aient rapidement annulé leurs gains de la veille ce mardi, même si le WTI restait orienté en hausse, dans l'attente du retour des investisseurs américains, absents du marché lundi en raison d'un jour férié. Pomme de discorde entre les deux plus gros producteurs de brut au monde, la possibilité de mettre en place un gel de la production, si elle a été défendue par la Russie, a été jugée pour l'heure inutile par Ryad. Le problème est censé être discuté à la réunion des principaux producteurs de brut à Alger à la fin du mois, à laquelle doit également participer l'Iran. Téhéran a d'ailleurs fait savoir avant-hier par la voix de son ministre du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, qu'il soutenait toute décision des pays producteurs pour stabiliser le marché pétrolier, après un entretien avec le secrétaire général l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Mais M. Zanganeh a insisté à moult reprises sur le fait qu'il souhaitait récupérer sa part du marché du brut d'avant les sanctions internationales, qui était d'environ 4 millions de barils par jour (mbj), avant d'envisager une quelconque limitation de son offre. L'Iran affirme avoir porté sa production à 3,85 mbj, contre 2,7 mbj avant l'accord nucléaire de 2015. Au cours des trois derniers mois, l'Opep a augmenté sa production d'environ un million de barils par jour, et produit ainsi de nouveau beaucoup plus que nécessaire, soulignaient les analystes de Commerzbank. Aussi, selon ces derniers, même dans l'hypothèse qu'un gel de la production soit acté, plafonner l'offre à ses niveaux actuels ne serait plus suffisant pour rétablir immédiatement l'équilibre sur le marché pétrolier. Cela permettrait seulement d'envisager un marché pétrolier équilibré à la mi-2017 compte tenu des estimations actuelles du département américain de l'Energie (DoE) concernant la demande pour le pétrole de l'Opep, poursuivaient-ils.