Durement touchée par le problème de la surconsommation d'énergie, la commune de Boumerdès tente d'innover en matière d'entretien et de la rénovation de l'éclairage public. L'APC a consacré récemment une enveloppe de 40 millions de dinars à ce chapitre qui revêt une importance capitale pour la vie nocturne et le tourisme dans cette vile balnéaire. «Cette fois, nous n'allons pas nous contenter de réparer les lampadaires et les poteaux électriques, mais nous prévoyons également d'installer des variateurs de tension afin d'économiser de l'énergie», précise un élu local à l'APC. Selon une expertise établie en 2015 par «le bureau d'études européen des énergies de demain», l'éclairage public à lui seul est responsable de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) issus du patrimoine de la commune. Cette étude, réalisée dans le cadre du projet de partenariat avec l'Union européenne, vise à développer les énergies renouvelables dans les pays de la Méditerranée. Les experts ont conclu également que le secteur du logement consomme 51% de l'énergie produite dans la commune, suivi du transport, le tertiaire et l'industrie. Le secteur de l'habitat représente 39% des émissions de GES, le transport (17%), le tertiaire (16%) et les déchets (13%). Pour faire face à ce problème, on a préconisé la mise en place de compteurs intelligents, des capteurs de présence afin de ne pas laisser les lampes allumées au maximum durant toute la nuit et sur tous les axes routiers. L'expérience sera tentée au niveau de la localité de Boukerroucha, au sud de la ville, où est prévue l'installation de lampadaires LED, des capteurs de présence ainsi que le développement de l'éclairage qui sera alimenté par des panneaux photovoltaïques. «Les experts de l'UE nous ont proposé également de mettre en place des chauffe-eau solaires au niveau des hôtels, des écoles et des mosquées de la ville pour économiser l'énergie. Ils nous ont conseillé de réaliser des pistes cyclables et d'établir un plan de circulation afin d'éviter les émissions des GES. Ce sont des solutions qui ne demandent pas beaucoup d'argent, mais la mobilisation et l'implication de tous. Si nous réalisons ces opérations, nous allons réduire la consommation d'énergie dans la commune de 16%. Les émissions de GES baisseront de 20%», prévient notre interlocuteur. La concrétisation de ce plan d'action proposé par les experts de l'UE devrait inciter d'autres localités du pays à faire de même pour réduire les factures d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre.