L'enveloppe financière pour la réalisation d'une statue de Massinissa vient d'être dégagée. L'APC d'Alger-Centre a délibéré en milieu de semaine pour valider l'enveloppe financière allouée au projet : 20 millions de dinars. «L'APC a dégagé la somme de 2 milliards de centimes pour l'érection d'une statue du roi Massinissa au carrefour Tafourah. Le concours pour le choix du concepteur des Beaux-Arts ne saurait tarder, après approbation de la délibération par la tutelle (la wilaya, ndlr)», précise le président de l'APC, Abdelhakim Bettache, dont les services ont été chargés de la réalisation du projet. Devant être initialement installée au jardin Tifariti (rue Laperlier, Krim Belkacem), la statue de l'aguelid berbère est finalement localisée au carrefour de Tafourah, à l'emplacement de l'ancienne station de bus Transub délocalisée vers la place du 2 Mai. Les travaux d'aménagement du jardin situé en face du siège de la direction régionale d'Alger des Douanes nationales est en cours d'achèvement. «Nous ne voulons pas que la statue soit érigée dans un site discret. L'endroit sur lequel nous avons jeté notre dévolu est un passage obligé pour les visiteurs d'Alger. Massinissa est un Africain majeur qui a milité pour la libération de cette terre, donc il mérite tous les égards», explique M. Bettache. «Le projet est encadré par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), une institution de la présidence de la République. Le projet est donc à mettre à l'actif du président de la République lui-même», poursuit l'élu. Les autorités publiques, qui ont de tout temps gommé du discours officiel et des manuels d'histoire les représentations des rois numides, ont favorisé ces derniers mois l'organisation d'événements sur l'histoire ancienne du pays. Le ministre de la Culture a donné le ton. «Il faut éviter de découper en tranches notre histoire si nous voulons éviter de diviser l'identité de la société (…)Tout ce qui s'est déroulé à chaque période de l'histoire du pays est la propriété de tous les Algériens», a plaidé Azeddine Mihoubi lors d'une allocution prononcée à l'occasion d'un dîner offert par le wali de Annaba aux participants au Colloque international sur Jugurtha, en août dernier. M. Mihoubi affirme que les pouvoirs publics s'intéresseront désormais en priorité à l'antiquité. «Nous allons nous intéresser en priorité à l'étape numide. Les autres périodes de notre histoire ont été amplement traitées», précise-t-il. Le HCA a organisé des colloques internationaux importants sur deux rois numides : Massinissa et son petit-fils Jugurtha. Le colloque sur Jugurtha a été clôturé par le dévoilement d'un buste du roi éponyme sur la scène du théâtre régional Azeddine Medjoubi. Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, a annoncé lors de la clôture du colloque que le buste, réalisé par Mustapha Bouamama, artiste sculpteur et directeur de l'Ecole supérieure des beaux-arts Ahmed et Rabah Asselah (Alger), sera acheminé à la présidence de la République, dont un représentant a participé à la cérémonie.