Apporter plus de rigueur à la gestion du club», «bâtir sur le long terme», «revenir à la formation »… Depuis la prise des rênes du CS Constantine par l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP), les déclarations de bonnes intentions n'ont pas arrêté de fuser de la part des nouveaux dirigeants, officiels et officieux, du club du Vieux Rocher. Cependant, au moment où l'on aborde la dixième journée de championnat, un constat s'impose : jamais la gestion n'a été aussi peu visible depuis l'arrivée de l'actionnaire majoritaire. En effet, alors qu'en quelques mois, la filiale de la Sonatrach a usé quatre directeurs généraux (Boudida, Harkati, Hamana et Hamiti), pour finir par installer un comité de direction composé du même Hamiti, du DAF Daba, de Bensari et de Boulhabib, l'équipe a souffert, 50 jours durant, soit depuis le limogeage du Franco-Portugais Didier Gomes Da Rosa après le match nul concédé à domicile contre le MO Béjaïa, de l'absence d'un entraîneur ! Au cours de cette période, deux coachs de renommée mondiale pour Roger Lemerre, africaine pour Paul Put, sont pourtant venus à Constantine afin de prendre en main l'effectif clubiste, cependant, l'un comme l'autre ont été sacrifiés sur l'autel des luttes intestines que connaît un directoire dont la mésentente entre certains des membres est de notoriété publique. D'autres pistes ont été évoquées (Kheïreddine Madoui, Adel Amrouche, Meziane Ighil, Rachid Bouarrata…) sans pour autant aboutir. En parallèle, l'équipe, confiée d'abord à l'entraîneur des réservistes Karim Khouda (parti depuis à la JS Saoura), puis aux deux membres restants du staff technique, à savoir Boussaâda et Brahimi, s'en sort plutôt bien en championnat, réussissant même à enchaîner trois victoires consécutives (contre la JS Saoura et l'USM Bel Abbès à domicile, et le CR Belouizdad au stade du 20 Août). Toutefois, les dernières contre-performances enregistrées (le nul face au RC Relizane et surtout la défaite rocambolesque vendredi à Médéa) ont fini par faire redescendre de leur nuage joueurs et supporters. Et l'urgence d'enrôler un entraîneur de premier plan s'est enfin imposée aux responsables. Il reste à espérer qu'avec l'arrivée au club de l'Espagnol Miguel Ángel Portugal Vicario, lequel se trouve depuis avant-hier soir à Constantine et doit parapher son contrat aujourd'hui, l'équipe acquiert enfin la constance qui lui manque tant ; manque qui, au fil du temps, est devenu la marque de fabrique des Vert et Noir. L'ex-coach du Real Valladolid (2e Division espagnole) est appelé à mettre immédiatement en œuvre des solutions à même de relancer la machine, car si l'arbre Meghni a, bien souvent, réussi à cacher la forêt CSC, ce dernier n'est pas à l'abri d'une nouvelle blessure, ni — on l'a vérifié contre le CRB — d'une nouvelle «incartade» qui priverait l'équipe de sa précieuse présence. Au même moment, des supporters furieux ont perturbé la séance d'entraînement d'hier. Et d'autres avaient promis, avant-hier soir, de marcher le lendemain pour dénoncer la gestion du club. Des supporters menacent même d'empêcher la tenue du prochain match du CSC face à la JSK. Enfin, signalons qu'il se murmure, du côté des propriétaires du club, que les jours du directoire sont comptés et que l'installation d'un directeur général (le nom de Omar Bentobbal est évoqué) serait imminente. Ce retour à la normalité sera probablement salutaire pour des Vert et Noir, qui n'ont pas fini de manger leur pain noir.