Les travailleurs de l'entreprise publique de matériel de gerbage et de manutention SPA (German) de Aïn Smara, à 15 km de Constantine, mènent depuis une semaine une grève ouverte pour réclamer le paiement des salaires de deux mois et contester la mauvaise gestion de leurs responsables. Les protestataires estiment que ce gel des salaires est la conséquence de cette mauvaise gestion. Hier, tous les ateliers étaient fermés, alors que les grévistes étaient décidés à poursuivre leur mouvement jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. «Nous demandons avant tout le paiement de nos salaires des deux mois précédents, car si nous allons continuer à travailler dans ces conditions, nous allons nous retrouver sans salaire le mois prochain. En plus, nous demandons que les responsables changent leur stratégie de travail qui a cassé l'entreprise sur tous les plans», a déclaré Kamel Guerfa, représentant des contestataires et secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise affiliée à l'UGTA. Notre interlocuteur ajoute que l'entreprise a connu une dégradation sans pareil depuis 2010, ce qui fait craindre aux travailleurs une éventuelle fermeture de leur entreprise si ce rythme de travail est maintenu. «L'entreprise n'a jamais connu une telle situation depuis sa création par la faute de l'incompétence des responsables qui ne font pas leur travail correctement. Sinon comment se fait-il que nous nous retrouvions depuis le 30 août sans salaires, alors que l'entreprise détient des créances non recouvrées auprès de ses clients, estimées à plus de 100 milliards de centimes. Que font les gestionnaires ?» a renchéri M. Guerfa. «Cette instabilité s'est répercutée sur la qualité de la production et la réputation de l'entreprise qui a perdu de nombreux clients, et ce sont les travailleurs qui paient les conséquences», poursuit-il. Pour le représentant des travailleurs, cette crise a été créée par les responsables. Ce dernier a rappelé que toutes les réunions tenues avec le premier responsable de l'entreprise ont été infructueuses, car il leur a demandé d'attendre encore 16 jours. «Le travailleur ne veut rien entendre sauf la date de virement de son salaire. Nous ne voulons plus de leçons de morale et nous avons eu notre dose jusqu'à maintenant. Nous ne reprendrons le travail qu'après notre paiement, car rien n'est clair et c'est le silence total des responsables», a dit Kamel Guerfa. Pour avoir la version de l'administration, nous avons contacté la direction à plusieurs reprises mais le directeur était toujours injoignable.