Richard Labévière, auteur de l'ouvrage Terrorisme, la face cachée de la mondialisation, invité de la radio Chaîne III, accuse l'Arabie Saoudite d'être à l'origine du financement du terrorisme. Le journaliste et écrivain français, spécialiste des questions géopolitiques, Richard Labévière, accuse l'Arabie Saoudite d'être à l'origine du financement du terrorisme. S'exprimant, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, l'auteur de l'ouvrage Terrorisme, la face cachée de la mondialisation, qui sortira le 14 novembre en France, affirme que «toutes les enquêtes menées sur ce fléau nous ramènent à l'Arabie Saoudite». «L'Arabie Saoudite finance la progression de l'islam radical comme elle continue à le faire aujourd'hui avec Djabhat Al Nosra engagée en Syrie», déclare-t-il. Selon lui, la stratégie de l'Arabie Saoudite à travers ce financement est «de favoriser d'abord l'expansion du wahhabisme, mais surtout pour des raisons de déstabilisation d'Etats qui permettront une redistribution des richesses de la région». Connu pour son discours qui tranche avec les théories véhiculées par les médias occidentaux, Richard Labévière estime également que «le terrorisme est un carburant vital à la mondialisation néolibérale sauvage». Selon lui, le terrorisme est même devenu «un secteur économique à part entière». «Le terrorisme est le gaspillage nécessaire à l'expansion économique de cette mondialisation», indique-t-il. Evoquant la situation actuelle au Moyen-Orient, le journaliste précise qu'elle est la conséquence des interventions étrangères dans la région. Il cite notamment le plan de l'Administration américaine (Bush). «L'intérêt d'Israël et des Etats-Unis dans la région est de casser tous les Etats-nations», enchaîne-t-il, ajoutant que l'objectif est de «les couper en micro-Etats afin de renvoyer à les Arabes au tribalisme». Une fois l'Irak détruit, dit-il, les puissances occidentales se sont attaquées à l'Etat-nation syrien : «Le conflit syrien n'est pas une opposition entre des rebelles gentils contre un dictateur méchant, comme veulent nous le faire croire les médias.» Pour l'orateur, la cause du conflit est la rivalité entre deux adversaires : «Il y a d'un côté l'axe Etats-Unis, Europe, Israël et pays du Golfe qui veut à tout prix une répartition de la Syrie et, de l'autre, le régime syrien aidé par ses alliés (Russie, Iran et le Hizbollah libanais) qui veut conserver un Etat national.» Poursuivant, Richard Labévière dira que ce qui se passe en Syrie n'est pas une simple guerre civile : «C'est plutôt quatre guerres dans une guerre», citant «la guerre froide avec l'entrée de la Russie», «la guerre de 5000 ans entre l'Iran et l'Arabie saoudite», «la guerre menée par le nouveau sultan Erdogan contre les Kurdes» et enfin «la guerre de la Oumma contre Al Watan opposant les terroristes globaux (Al Qaîda) et les terroristes locaux (Daech)». L'écrivain a rappelé, par la même occasion, les leçons de l'Algérie dans le domaine de la lutte antiterroriste : «Beaucoup de gens rendent hommage, aujourd'hui, à l'Algérie qui, abandonnée de tout le monde, avait mené seule le combat contre le terrorisme quand quelques idéologues fous inventaient l'idéologie du ‘‘qui-tue-qui ?''.»