La réception des projets dits structurants du secteur des travaux publics a été encore une fois ajournée. Le cas de la pénétrante autoroutière reliant le port de Béjaïa à l'autoroute Est-ouest, au niveau de la limite de la commune d'Ahnif- est de Bouira, qui s'étale sur 100 km, illustre parfaitement le bricolage des pouvoirs publics quant au respect des délais de livraison. Les engagements faits par les autorités, en particulier le wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, qui avait annoncé, en juin de cette année, la livraison de la section prioritaire reliant Ahnif à Akbou, longue de 50 km, au courant de l'année, sont une preuve tangible des défaillances des autorités en matière de respect des délais. Le chef de l'exécutif de Béjaïa avait communiqué deux dates, à savoir le 20 août et le 1er novembre, pour la réception dudit projet. La livraison de cette partie de la pénétrante autoroutière est cependant compromise. Les difficultés auxquelles fait face le groupement sino-algérien CRCC-SAPTA ont entravé l'avancement des opérations sur le terrain. Il s'agit surtout des oppositions des propriétaires terriens, notamment dans la partie relevant de la wilaya de Béjaïa, qui ont «handicapé» l'avancement des travaux. Idem pour la lenteur enregistrée dans le déplacement des différents réseaux. Le premier responsable de la wilaya de Bouira, Mouloud Chérifi, a, lors d'une sortie sur le chantier effectuée jeudi dernier, appelé les propriétaires terriens à ne pas entraver les chantiers. Il a clairement exigé la continuité des travaux, tout en respectant les procédures d'expropriation. Questionné par El Watan, Ali Khelifaoui, directeur général de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), a estimé que l'ouverture de cette section prioritaire (Ahnif-Akbou), longue de 50 km, sera livrée au premier trimestre de l'année 2017, sans pour autant communiquer de date précise. Le même responsable n'a pas voulu également s'aventurer sur la livraison d'un autre projet structurant, à savoir la pénétrante reliant la wilaya de Tizi Ouzou à l'autoroute Est-Ouest (48 km). Tout comme pour les travaux de mise à niveau du tronçon reliant Lakhdaria à Bouira (33 km) qui traînent depuis presque quatre ans. Les opérations ont été entamées en septembre 2013. Le projet avait été confié de gré à gré par l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, à l'entreprise ETRHB Haddad, qui s'est illustrée par son bricolage et le bâclage des chantiers. La preuve, un tronçon de 20 km a été livré en 4 ans. Une partie de ce tronçon ouvert à la circulation enregistre déjà des malfaçons. Aucun responsable n'a voulu s'exprimer au sujet de la livraison de la totalité de ce chantier pénalisant.