Le colloque international Abdelhamid Benhadouga est de retour à Bordj Bou Arréridj après une rupture de quatre ans. Sa 15e édition se déroule, depuis hier et jusqu'à demain, au complexe culturel Aïcha Haddad sous le thème «Le roman et les arts entre expérimentation et critique». Le colloque, qui est mis sous la présidence de l'écrivain et universitaire Saïd Boutadjine, a été marqué par la présence de Malika Benhadouga, épouse du romancier, et ses deux fils, Anis et Samy. Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture, s'est félicité du retour de ce colloque et a évoqué l'effort fourni à cet effet par Abdelsamie Saïdoun, wali de Bordj Bou Arréridj, et le groupe Benhamadi (Condor) qui a contribué au financement de la manifestation. Il a souhaité que d'autres opérateurs économiques privés participent à l'organisation d'activités culturelles au niveau national. Il a cité l'exemple de l'établissement public ONDA qui apporte son soutien à plusieurs événements, dont la participation à l'opération de promotion du film Le Puits de Lotfi Bouchouchi, en course pour les Oscars 2017 au nom de l'Algérie. Parlant de l'œuvre de l'auteur du Vent du Sud, M. Mihoubi s'est rappelé de deux voyages avec l'écrivain en Arabie Saoudite et en Syrie : «Dans un hôtel de Damas, il m'a demandé de lire mes textes poétiques. Il me corrigeait, me demandait de changer certains mots. J'ai découvert un critique de qualité, beaucoup appris de lui. A Djeddah, il a impressionné le public après la présentation d'une conférence sur le cinéma algérien. Il avait une parfaite connaissance du 7e art algérien d'avant et d'après l'indépendance et une excellente mémoire. Il avait un sens aigu de la précision. Il était une véritable école à lui seul.» Le Vent du Sud, premier roman de Abdelhamid Benhadouga, écrit en 1971, a été adapté au grand écran par Mohamed Slim Riad en 1975. «Benhadouga était un homme discret, qui ne se mêlait pas des polémiques. Le parfait exemple de l'intellectuel droit et sérieux. Il est parmi les fondateurs du roman algérien contemporain», a-t-il ajouté. Saïd Boutadjine, qui vient de publier aux editions El Ikhtilaf un nouveau roman, Aoudhou Billah, a rappelé que Abdelhamid Benhadouga, décédé en 1996, était également un traducteur, un nouvelliste et un dramaturge. «Ce que je sais c'est qu'il a laissé presque 200 pièces de théâtre écrites. Je pense qu'il est venu le temps de rassembler ces textes et de les publier», a-t-il déclaré.