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La nouvelle vie des anciens «Gang members» à Los Angeles
Le récit d'une autre Amérique (2)
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2016

Los Angeles. Ou simplement L.A. comme l'appellent les Américains. Métropole tentaculaire de la côte Ouest, au sud de la Californie, connue évidemment pour ses studios de cinéma, les fameuses «majors» et autres usines à blockbusters qui font la réputation d'Hollywood.
Los Angeles et ses banlieues chics bordées de hauts palmiers, ses boulevards étoilés et ses plages dorées, fouettées par le Pacifique. Voilà pour la carte postale. Nous aurons l'opportunité de découvrir d'autres facettes de la «cité des Anges» et, d'une certaine manière, l'envers du décor, à la faveur de notre programme sur la prévention de la violence juvénile qui s'est déroulé du 17 au 30 septembre aux Etats-Unis (voir notre premier compte rendu dans l'édition d'hier).
En tout, la délégation algérienne passe cinq jours en Californie, du 22 au 27 septembre. Nous débarquons à L.A. après presque cinq heures de vol à bord d'un avion de la compagnie American Airlines, avec escale à l'aéroport de Phoenix (Arizona). Nous avons survolé tout le pays dans le sens de la largeur, soit quelque 4500 km qui séparent la côte Est qui donne sur l'Atlantique, de la côte Ouest qui tutoie le Pacifique.
Cela se traduit par trois heures de décalage horaire entre Los Angeles et Washington DC et huit heures avec l'Algérie, si bien que quand vous appelez chez vous à 16h, il est déjà minuit à Alger. Une épreuve assez éreintante pour les organismes. A peine arrivés, on est happés par la chaleur suffocante qui règne ici. La température ambiante dépasse allègrement les 30°C.
Une pensée pour Mohammed Dib
Nous avons d'emblée une douce pensée pour l'écrivain Mohammed Dib qui a passé quelques années à Los Angeles, dans les années 1970. Il a même enseigné pendant trois ans à la prestigieuse université UCLA (University of California, Los Angeles). Un passage dont on conserve au moins une trace littéraire : son livre L.A. Trip (éditions La Différence, 2003), roman en vers dans lequel Los Angeles est rendue sous les traits d'une «invisible city» (la ville invisible).
Extrait : «A titre d'essai il marcha/ Encore Hollywood Boulevard/ Il marcha droit, se perdant/ en conjectures. Devant lui/ Où le reste se perdait/ Et s'il allait se ressouvenir ? /Et que ça revînt l'inquiéter? / Il marcha droit devant lui/ Encore Hollywood Boulevard.» Nous y voilà justement : Hollywood Boulevard. Halte devant le Dolby Theatre où se tient la cérémonie annuelle des Oscars, dont notre compatriote Lotfi Bouchouchi devrait gravir prochainement les marches pour son film Le Puits qui sera en compétition dans la catégorie du meilleur film étranger. Good luck, Lotfi ! Des statuettes en toc qui se veulent de pâles reproductions des trophées tant convoités pullulent dans tous les magasins de souvenirs du coin.
Des oscars «customisés», avec des mentions «best wife» (oscar de la meilleure épouse), best mother, best brother… Nous parcourons forcément le Walk of Fame — la promenade de la Célébrité — et ses quelques 2500 étoiles à la gloire de stars du cinéma, de la télévision et du showbiz. Même Donald Trump y a la sienne. Pour la petite histoire, son étoile a été drôlement défigurée. En effet, le 26 octobre dernier, un homme – le dénommé James Otis – l'a détruite au marteau pour protester, expliqua-t-il, contre les agressions sexuelles dont le candidat républicain est accusé.
Sur le parvis du Grauman's Chinese Theatre, autre monument du boulevard qui attire des foules de touristes, des «divinités» du 7e art ont laissé leurs empreintes gravées dans du… ciment. On peut ainsi admirer les traces des mains et des pieds de Gary Grant, Rita Hayworth, Marilyn Monroe, Robert de Niro ou encore Marcello Mastrionni.
Los Angeles respire à tel point le cinéma que des projections en plein air sont organisées dans un cimetière où reposent de nombreuses vedettes du grand écran, et qui s'appelle the Hollywood Forever Cemetery, près des studios de la Paramount Pictures. Ces projections sont régulièrement organisées depuis 2002, et ce, à l'initiative d'une association qui s'appelle Cinespia et qui programme des «screenings» à ciel ouvert à travers plusieurs sites de Los Angeles.
Wael Abdelsattar, notre interprète et désormais ami, nous gratifie d'une virée à travers quelques quartiers «glamour» de Los Angeles : Sunset Boulevard, Santa Monica, Beverly Hills… En frayant à travers les résidences ultra-chics des stars qui ont élu domicile en ces lieux, il lance avec humour : «Ya gamaâ, on devrait rendre visite à Angelina Jolie pour la consoler.» Allusion au divorce tonitruant de Brad Pitt et Angelina Jolie. L'événement avait fait pendant plusieurs jours les choux gras de la presse people et fut largement commenté dans les médias traditionnels au point de reléguer pendant un laps de temps la course à la Maison-Blanche au second plan.
Une entreprise sociale pour délinquants repentis
Vendredi 23 septembre. Après une brève nuit de sommeil pour cause de jetlag aggravé, nous quittons notre hôtel situé à Pasadena pour Los Angeles qui est à une quinzaine de kilomètres. L'autoroute qui relie les deux villes est parsemée de bouchons. A L.A., la voiture est un moyen de transport incontournable, surtout que les moyens de transport en commun font cruellement défaut. A un moment donné, Wael lance : «C'est là qu'a été tourné Terminator», en désignant un canal en béton irrigué par une rivière quasiment tarie, où fut effectivement tournée l'une des scènes cultes du film.
En approchant de Los Angeles, la mégapole surgit d'abord comme une «mirageuse» skyline : un bouquet de gratte-ciel formant un panorama urbain presque irréel. C'est principalement le downtown de Los Angeles même s'il est difficile de parler de «centre-ville» pour une métropole de cette dimension.
L'agglomération de L.A. avoisine les 20 millions d'habitants, ce qui la situe juste après New York. La population angeline est d'une grande diversité ethnique entre Latinos, Afro-Américains, Chinois, Japonais, Coréens… Le cœur battant de la ville est structuré donc autour de cet ensemble de gratte-ciel qui domine le quartier d'affaires de Los Angeles, et où se concentrent les administrations publiques, les bureaux du comté de L.A., les réseaux de transport urbain, les centres commerciaux et les salles de spectacle, parmi lesquelles le Walt Disney Concert Hall qui regroupe plusieurs salles de concert, dont l'architecture étonnante porte la griffe de Frank Gehry, celui-là même qui a signé le musée Guggenheim de Bilbao.
Nous avons rendez-vous avec une entreprise très particulière qui s'appelle Homeboy Industries. Le rendez-vous est organisé par The International Visitors Council of Los Angeles, partenaire de World Learning qui supervise l'ensemble de notre séjour. Homeboy Industries est une entreprise sociale spécialisée dans la réinsertion des anciens «gang membres» dont la plupart ont fait plusieurs années de prison. Elle s'emploie à leur dispenser des stages de formation et leur fournir du travail pour les tirer définitivement de l'univers des gangs. D'ailleurs, sur l'un des t-shirts fabriqués par Homeboy Industries est décliné ce slogan qui résume sa philosophie : «Jobs not Jails» (du travail, pas des prisons).
450 gangs actifs à Los Angeles
Selon les chiffres de la police de L.A., «il y a plus de 450 gangs actifs dans la ville de Los Angeles». La même source précise sur son site Internet que «ces gangs ont un effectif combiné de plus de 45 000 personnes». Los Angeles Police Department ajoute que la principale activité de ces gangs tourne autour du contrôle du très lucratif marché de la drogue.
Et de souligner : «Au cours des trois dernières années, il y a eu 16 398 crimes de gangs (…) dans la ville de Los Angeles. Ceux-ci comprennent 491 homicides, 7047 attaques criminelles, 5518 vols et 98 viols.» Le National Gang Center indique de son côté que «près de la moitié de tous les homicides sont liés aux gangs» dans la ville de Los Angeles.
Nous pénétrons dans un bâtiment situé sur Bruno Street, près du quartier asiatique de Chinatown. Abraham Trejo, 23 ans, petit bouc au menton et frimousse affable, nous fait une visite guidée pour nous faire découvrir tous les services offerts par Homeboy.
Abraham Trejo est une success story à lui tout seul, comme les Américains en raffolent. Issu d'une famille pauvre d'origine mexicaine, il a eu une enfance difficile. Il fricote avec les gangs avant de rejoindre Homeboy Industries en 2014. Celle-ci l'aide à renouer avec l'école jusqu'à décrocher une inscription à la prestigieuse université d'Oxford, en Angleterre, où il compte faire des études de droit. Abraham n'est pas peu fier de cet exploit, et pour cause : il est probablement le premier membre de sa famille à aller à l'université. Mais combien sont-ils à pouvoir se targuer d'avoir un tel parcours ? On n'en saura rien. Cependant, Homeboy Industries revendique une dizaine de milliers de jeunes délinquants tirés des griffes de la pègre.
«Chaque année, plus de 10 000 anciens membres de gangs issus d'un peu partout à Los Angeles viennent à Homeboy Industries dans un effort de réaliser un changement positif», peut-on lire sur le site web de l'organisation. Abraham nous parle affectueusement de Father Greg, comme tout le monde l'appelle ici.
C'est lui qui fut à l'origine du projet il y a près de trente ans. Le révérend Gregory J. Boyle a vécu un temps en Bolivie, dans les années 1980. En 1986, il devient pasteur à Dolores Mission Church, église implantée à East L.A., un quartier déshérité de Los Angeles connu pour sa forte concentration de gangs. «Father Greg allait voir ces quartiers difficiles. Au début, les gens le chassaient et la police lui disait : pourquoi vous voulez aider ces voyous ?», raconte Abraham.
Loin de se laisser décourager, le Père Greg s'accroche. En 1988, avec le soutien d'autres fidèles de sa paroisse, il lance une première initiative : «Jobs for a future» (des emplois pour l'avenir). Son idée était de contribuer à «améliorer la santé et la sécurité de notre communauté grâce à des emplois et de l'éducation plutôt que par le recours à la répression et l'incarcération», explique Homeboy sur son site. Et il a réussi à embarquer dans cette aventure un certain nombre d'entreprises qui ont permis d'embaucher 70 anciens délinquants. «Après, Père Greg a monté une boulangerie», dit Abraham.
C'était en 1992. La boulangerie en question a été érigée dans un hangar abandonné mis à sa disposition par un producteur d'Hollywood, Ray Stark. Baptisée Homeboy Bakery, la petite affaire constituera le premier noyau de Homeboy Industries. L'entreprise sociale s'est agrandie depuis et a pris ses quartiers ailleurs. «On occupe ce siège depuis 2007. Ici, on est loin de la zone de contrôle des gangs. L'ancien siège est devenu un lycée», affirme Abraham.
«Détatouage»
Au QG de Homeboy Industries, plusieurs services sont fournis : soutien scolaire, assistance juridique, consultation psychologique, désintoxication, yoga, séance de «anger management» c'est-à-dire de «gestion de la colère» au profit de parents agressifs afin de juguler la violence domestique…Autre prestation très prisée : le service de «détatouage» (tattoos removal).
Abraham explique : «Les tatouages sont parfois un obstacle pour le recrutement. Ceux qui représentent par exemple des armes à feu (guns tattoos) sont mal vus, alors on aide les jeunes qui postulent à un emploi à s'en débarrasser. Moi-même j'étais tatoué et j'ai enlevé mes tatouages.» Comme toutes les autres prestations, ce service est gratuit.
Et ce n'est pas tout. Homeboy Industries, c'est aussi un resto situé au rez-de-chaussée sous l'enseigne «Homegirl Café & Catering». Le resto qui propose essentiellement des spécialités mexicaines, fait travailler des filles qui étaient impliquées elles aussi dans des activités de banditisme. Une boutique commercialise une ligne de vêtements Homeboy Industries. Abraham indique que l'entreprise dispose d'autres succursales sur d'autres sites. «Nous avons un snack à l'aéroport international de Los Angeles et un café dans le City Hall (le siège de l'autorité municipale, ndlr).
Pour nous, c'est une forme de reconnaissance.» Les recettes de ces commerces permettent de financer les autres activités de l'association. Elles couvrent 25% de ses programmes. Le reste de ses ressources financières provient pour une bonne partie des dons et du mécénat d'entreprise.
Concernant la formation professionnelle, Abraham nous apprend que Homeboy Industries propose divers stages aux délinquants «repentis» : boulangerie, sérigraphie, jardinage et même une formation en installation de panneaux solaires. «Le coût moyen de la garde d'un mineur en détention se situe entre 100 000 et 150 000 dollars par an au comté de Los Angeles», soutient l'association sur son site web, avant de préciser à titre de comparaison que le coût de prise en charge d'un jeune par Homeboy Industries «varie entre 20 000 et 45 000 dollars».
Michael, 34 ans dont 14 en prison
Pendant qu'Abraham dissertait sur l'expérience Homboy Industries dans l'arrière-cour de l'entreprise, un jeune homme au crâne et aux bras tatoués se joint à nous. Ses yeux nous font d'emblée penser à Diego Maradona. Il s'appelle Michael Núñez. Agé de 34 ans, Michael a écopé en tout de 18 ans de prison dont 14 passés derrière les barreaux.
«Depuis que j'avais 12 ans, je n'ai connu que la taule», confie-t-il. «Je n'ai jamais connu mon père, raconte Michael, et ma mère s'est retrouvée avec dix gosses sur les bras. Toute ma famille était empêtrée dans les gangs et le milieu de la drogue. Donc j'ai grandi dans ce milieu-là.
Comme ma mère était alcoolique, j'ai été placé dans une famille d'accueil.» D'emblée, le petit garçon entre en conflit avec son père adoptif et sombre très vite dans la violence. Il se voit alors placé sous l'autorité de la justice, précisément la California Youth Authority, aujourd'hui appelée California Division of Juvenile Justice, la justice pour mineurs. Michael tombe dans l'escarcelle des gangs et dès ses premiers délits, il est arrêté et condamné à une peine d'emprisonnement. Son séjour carcéral ne fera que s'allonger «parce que je me bagarrais tout le temps», avoue-t-il.
Quand il sort, il a déjà 20 ans. Loin de se repentir, il récidive. Trafic de drogue, règlements de compte sanglants et autres activités criminelles qui lui coûteront une peine de cinq ans de prison. Et ce sera ainsi jusqu'à ses trente ans. Là, il décide enfin d'écouter les conseils du Père Greg qu'il avait connu très jeune. «Il venait me voir en prison. C'était le seul qui me rendait visite», se souvient Michael Núñez. «Ce n'est qu'en 2004 que j'ai reçu la visite de ma mère. C'était la première et la dernière fois où elle me rendait visite. Peu de temps après, elle est décédée. C'était très dur pour moi. J'ai senti que j'avais tout perdu.
Je ne voulais plus sortir de prison. Je me sentais seul au monde. Père Greg me disait : moi tu ne m'as pas perdu. Il a été mon père et ma mère pendant longtemps. Il m'a appris à donner du sens à ma vie, il m'a fait sentir que j'étais important. Grâce à lui, j'ai accepté de changer. Une fois, je me suis regardé dans la glace, j'étais drogué, je ne me suis pas reconnu.
J'ai dit : ça, c'est pas moi ! Depuis, j'ai décidé de ne plus toucher à la drogue», poursuit-il. «Avant, je considérais que ma vie n'avait aucun sens, aucun but, aujourd'hui j'ai une vie, je touche du bois», martèle l'ancien dealer en caressant une table en bois. «Je veux avoir une vie équilibrée», insiste-il.
Michael a l'air apaisé, posant gaiement pour des photos avec notre groupe et échangeant de chaleureuses accolades avec chacun d'entre nous.
Michael Núñez a une autre motivation qui le pousse à décrocher définitivement de son ancienne vie : sa fille de 12 ans joliment prénommée Sky. «C'est une magnifique danseuse, elle fait du hip-hop, je suis si fier d'elle», sourit-il avec des étoiles dans les yeux.
A-t-il l'intention de voter ? «Comme j'ai été condamné par la justice, je n'ai pas le droit de voter», rétorque-t-il. «Mais je vais pousser les gens autour de moi à aller voter, c'est important de voter. Je leur demanderai de voter contre Trump», tranche l'ex-détenu. Michael ne cache pas son souhait de voir Mme Clinton devenir la première présidente des Etats-Unis. «Voir une femme présidente diriger le pays me procure la même émotion que lorsqu'on a eu un président noir à la tête des Etats-Unis. C'est quelque chose de fantastique», clame-t-il avec enthousiasme.
(To be continued)


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