La troisième session ordinaire de l'APW d'El Tarf s'est tenue les 8 et 9 novembre. A l'ordre du jour, un dossier important, celui de l'investissement, fer de la lance du programme du wali, Mohamed Lebka, qui rappelle à l'occasion qu'il entame sa quatrième année à la tête de l'exécutif local. Ont également été traités les dossiers de la rentrée scolaire et de l'état d'avancement de l'application de la loi 08-15 fixant les règles de mise en conformité des constructions et de leur achèvement. Constatation sempiternelle pour cette énième session, on n'arrive toujours pas à se hausser au rang supérieur. Les rapports sont lus intégralement de bout en bout, ce qui est épuisant et lassant, alors qu'ils peuvent être consultés avant la session pour laisser plus de temps aux débats et aux idées bien mûries. Toutefois, il faut reconnaître que quelque part, le cabinet de l'APW ne se trompe pas, car peu d'élus prendraient la peine de venir chercher les documents pour les lire à l'avance. Le wali a fait un bilan succinct de ses réalisations depuis trois ans, où il met en exergue le cours des investissements, tous secteurs confondus. «El Tarf est à l'avant-garde, elle est dans le peloton de tête de l'Algérie, comparez avec les wilayas voisines», a-t-il lancé en guise défi. 160 actes de concession ont été accordés à des investisseurs. Les bilans, par contre, sont moins satisfaisants. En effet sur les 160 actes accordés, 53 projets sont en cours de réalisation et seulement deux sont entrés en production. L'optimisme du wali ne semble pourtant pas être partagé par les élus. Beaucoup de méfiance vis-à-vis de ces investisseurs qui viennent de tout le pays et que certains appellent ironiquement «festisseurs» (festi= verbiage, baliverne). Les expériences désastreuses du passé, mais encore le marécage de l'économie algérienne gangrenée par la corruption et les pratiques frauduleuses, ne prêtent en effet pas à l'enthousiasme. «Ils viennent en grand nombre à El Tarf parce que les portes leur sont ouvertes», précise encore le wali. «Un peu trop grandes», répliquent les sceptiques. Pour sa quatrième année à El Tarf, Mohamed Lebka promet encore de poursuivre au même rythme les programmes en cours, avec une nette priorité aux zones rurales et frontalières. Comme il promet de maintenir la communication avec la population dans le cadre de la démocratie participative. Ce nouveau leitmotiv importé, sans forme ni fondement chez nous, imposé d'en haut aux collectivités locales et qui est mis à toutes les sauces.