Mohamed Lebka, le nouveau wali d'El Tarf, installé dimanche, a 54 ans et une longue carrière derrière lui. Il vient d'El Harrach où il était wali délégué après avoir été celui de Baraki. Il a commencé sa carrière à Sidi Bel Abbès en 1976 en qualité de directeur des transports et, depuis, il a sillonné le pays jusque dans l'Est où il a été chef de daïra de Hamma Bouziane et Zighoud Youcef (Constantine). Il est donc le 10ème wali d'El Tarf en remplacement d'Ahmed Maâbed parti pour Mostaganem sans bilan réjouissant et sans avoir apporté grand-chose à cette wilaya des confins, sinon quelques projets mégalomanes ostensibles et sans lendemain comme le parc animalier de Brabtia. Le nouveau wali veut faire sortir de sa torpeur El Tarf et redorer l'image que lui ont donnée ses administrations paralysantes et non pas, comme le lui ont rappelé des journalistes lors d'un point de presse donné lundi, pour masquer l'incompétence et l'avidité de responsables et d'élus constamment dénoncés par les citoyens et les opérateurs économiques bien intentionnés. Mohamed Lebka a sa méthode : l'application stricte de la loi avec intelligence et sérénité et sans fioritures. Elle se traduit par le suivi organisé, normalisé et codifié, des actions de développement en particulier la vérification sur le terrain, par la transparence des actions et des opérations vis-à-vis des entrepreneurs, des investisseurs et des citoyens qui, par ailleurs, seront associés à la confection des listes de bénéficiaires lorsque cela sera le cas. Le wali a déjà désigné un médiateur de la wilaya qui aura prochainement des collègues dans les daïras. Il ouvre sa porte, son fax et son téléphone aux promoteurs, investisseurs et entrepreneurs et aux citoyens lésés pour avoir un feed-back de l'efficacité des administrations au service du public. Le wali va placer les présidents d'APC, donc les populations, au centre de toutes les actions et décisions qui concernent leurs communes en développant la communication. Pour lui, un demandeur de logement non satisfait a le droit à une réponse explicative et les critères de sélection ne sont pas apocryphes. Ils doivent être connus de tous. Buts à court terme : redonner confiance à la population qui ne croit plus à l'existence de l'Etat, rassurer les investisseurs échaudés par les pratiques de l'administration, et faire en sorte que les citoyens soient les acteurs privilégiés des opérations et des programme de développement local. Mais le nouveau wali aura-t-il matériellement le temps de se consacrer à tout ce monde, avons-nous demandé ? La réponse est péremptoire : Oui, a-t-il répondu, si on est bien organisés. Reste à savoir si le désordre social, la désarticulation des services publics et la dislocation des activités économiques laissent encore une place à l'organisation.