Depuis quand vous n'êtes pas venu en Algérie ? Je suis venu en Algérie en 2014 pour la présentation du documentaire sur l'Emir Abdelkader, dont j'avais fait la musique, puis je suis revenu en été 2015 en musicien accompagnateur du groupe Djurdjura. Que représente pour vous cette tournée en Algérie, votre pays natal ? C'est ma troisième tournée en Algérie, et à chaque fois c'est une très grande émotion. C'est le pays ou je suis né et où j'ai grandi, tout là-bas, cela fait partie de mon ADN. Cette fois nous allons jouer dans quatre villes, Oran, TlemcenConstantine et Annaba. Cela grâce à, je tiens à le préciser, la volonté de mon ami David Queinnec de l'Institut français de Annaba, avec lequel je partage la passion du rock. Le grand final se fera dans le magnifique théâtre de Annaba avec un invité surprise !
Comment avez-vous eu l'idée de troquer votre oûd traditionnel contre un oûd électrique, une création originale ? Au départ par besoin technique, tout simplement pour que l'on m'entende. En revanche je n'ai pas abandonné le oûd ancien, je continue toujours à écouter mes maitres qui sont El Qasabji, Ryad El Sonbati ou le Turc Kadri Sençalar. Ce qu'il faut dire, c'est que j'ai commencé la musique en Algérie, en faisant du rock. Mon premier vrai concert je l'ai donné à Ryadh El Feth en 1986, armé d'une guitare électrique ! J'avais tout juste 13 ans… C'était la grande époque de Raïna Raï, Khindjar, Khaled, T34, etc. C'est là que l'idée de faire du rock avec un oûd a mûri. Et puis mon père est un ancien de Sonelgaz donc c'est en toute logique que j'ai électrifié l'instrument, ha ha ha ! Dans votre style, vous cultivez la tradition et la modernité. Cela n'est-il pas imprégné de vos origines ? Avant tout, je pense que si je fais du moderne c'est parce que j'aime l'ancien. Ensuite le fait que j'ai grandi en Algérie, que j'ai vécu en Afrique de l'Est, au Burundi, puis à Paris et voyagé dans le monde grâce à ma musique, cela m'a ouvert l'esprit. Il y a la tradition et la modernité, mais il y a aussi l'échange culturel entre les peuples. C'est pour cela que j'ai enregistré mon dernier album Big Blue Desert à Dakar, au Sénégal.